Le formulaire S-1 déposé par Twitter auprès de la Securities and Exchange Commission en vue de sa prochaine introduction en bourse a été rendu public ce jeudi. Outre le fait que le site espère lever un milliard de dollars via cette IPO, on peut y découvrir quelques informations juteuses. Les voici déclinées en 10 points :

Salaires

Dick Costolo, PDG de Twitter et membre de son conseil d'administration, a perçu  une rémunération totale de 11,5 millions de dollars l'an dernier, dont 200 000 dollars en numéraire et 8,4 millions de dollars en actions. C'est un peu plus que Chris Fry, le directeur de l'ingénierie, dont le salaire total s'est monté à 10,3 millions de dollars en 2012, dont 10,1 millions de dollars en titres.

Croissance du CA

Le chiffre d'affaires du site de microblogging n'a cessé d'augmenter au cours des dernières années. L'an dernier, il a atteint  317 millions de dollars, un montant trois fois supérieur par rapport à  2011 (106,3 millions de dollars) et 10 fois plus élevé qu'en 2010  (28,3 millions de dollars). Mais la croissance de ses revenus s'est ralentie et elle paraît minime par rapport aux 5,1 milliards de dollars de recettes réalisées l'an dernier par Facebook.   

Des millions de dollars de pertes

Twitter a perdu de l'argent au cours des  trois dernières années : 79 millions de dollars l'an dernier, 128 millions de dollars en 2011, et 67 millions de dollars en 2010. Et les choses ne devraient pas aller mieux dans un avenir proche.  L'entreprise a essuyé 69 millions de dollars de pertes au cours des six premiers mois de l'année et les paquets d'actions limitées qu'elle a accordées auront  « un impact négatif significatif sur la capacité de l'entreprise à être profitable sur une base GAAP en 2013 et 2014 »  Les normes comptables GAAP ne tiennent pas compte des charges exceptionnelles qui peuvent affecter une entreprise dans une année donnée, mais Twitter a également affiché des pertes sur  une base non GAAP.

Alors d'où provient l'argent ?

Le site tire 85% de ses revenus de ses services publicitaires, qui proviennent pour la  plupart de ses tweets, comptes et « tendances »  sponsorisés (Promoted tweets, Promoted Accounts et Promoted Trends ). Le reste provient de la vente de données pour lesquelles d'autres entreprises paient pour accéder, rechercher et analyser leurs tweets, généralement en vertu de contrats sur deux ans.

A qui appartient Twitter aujourd'hui  ?

Evan Williams, co-fondateur et CEO de Twitter, détient la plus grande part des actions de l'entreprise, soit 12% de titres ce qui correspond à environ 57 millions d'actions. Peter Fenton, membre du conseil d'administration et premier investisseur, en détient 6,7%, tandis que Jack Dorsey, autre fondateur et président du conseil d'administration en possède 4,9%. Biz Stone, autre cofondateur de l'entreprise, n'est pas répertorié comme un actionnaire important.

Les challenges à l'étranger

Au cours du dernier trimestre, plus des trois quarts des utilisateurs mensuels de Twitter étaient basés hors des Etats-Unis, mais seulement un quart du chiffre d'affaires de la compagnie provenait de  l'international. Le site a précisé qu'il avait  récemment concentré ses investissements en Australie, au Brésil, au Canada, au Japon et au  Royaume-Uni

Combien de membres ?

Sur son dernier trimestre, Twitter a revendiqué 218 millions de membres par mois. Son rival Facebook en comptait 845 millions lors de son introduction en bourse en février dernier, et aujourd'hui, il en réunit 1,2 milliard.

La mobilité

La mobilité a été le point faible de Facebook lorsqu'il a effectué son IPO, mais cela n'apparaît pas chez Twitter. Sur la période d'avril à juin 2013, 75%  de la moyenne des visiteurs mensuels actifs du site se sont connectés depuis leurs smartphones ou tablettes, et plus de 65% de son chiffre d'affaires publicitaire est généré par le  mobile.

La concurrence

Les concurrents les plus évidents sont bien sûr Facebook (qui a obtenu neuf mentions dans le formulaire S-1),  Google, LinkedIn, Microsoft et Yahoo. Mais Twitter a également listé des concurrents locaux contre lesquels il devra lutter au niveau international. Il s'agit du Chinois Sina Weibo, du Japonais Line et du Coréen Kakao.

Les facteurs de risque

Les entreprises doivent exposer les risques majeurs qu'elles encourent en cas d'introduction en bourse. Chez Twitter, la liste fait pas moins de 31 pages.  Son notamment cités, une incapacité à développer sa base d'utilisateurs, la perte de ses recettes publicitaires, les concurrents, des difficultés à se développer à l'international, des problèmes techniques, des restrictions gouvernementales sur son service (il est bloqué en Chine), et une mauvaise publicité.