Greenpeace le prédit : 2008 sera une année où les constructeurs informatiques feront des efforts dans le recyclage de leur déchets, dans l'utilisation de composants non polluants et dans leur engagement écolo. Si le classement de l'association, qui a récemment épinglé Nintendo et pointé du doigt Nokia, n'en est qu'à sa sixième édition, la portée et surtout les retombées économiques du barème Greenpeace sur la santé de l'entreprise sont évidentes. Apple en a récemment fait les frais et a dû modifier les composants de l'iPhone, jugés trop polluants par l'ONG. Est-ce une prise de conscience des consommateurs et/ou des entreprises, pour qui l'éco-responsabilité des marques détermine l'acte d'achat ? Gaudriole marketing ou réelle problématique économique ? Autant de questions qui commenceront à trouver réponses en 2008. Pour Eric Sansonny, directeur commercial et marketing de l'hébergeur français Amen, il s'agit d'une combinaison de facteurs. La société, qui vient récemment de lancer une offre de serveurs ECO, renfermant des composants plus écolos car plus adaptés aux besoins peu critiques de ses clients, fait partie d'un marché où « la consommation d'électricité est le nerf de la guerre ». Vient s'ajouter à cela une démarche citoyenne, qui reste certes dans l'air du temps. Mais, « s'il y a une prise de conscience globale des problématiques de l'environnement, il y a aussi des problématiques économiques (comme la hausse de l'électricité ou du pétrole). C'est aussi une question de survie de réduire la facture ». Ainsi, il est clair que la sensibilisation aux phénomènes environnementaux perdurera en 2008, parce qu'elle est au coeur d'une problématique économique. Si les actions entreprises par les ténors de l'industrie informatique semblent marginales et parfois théâtrales - Sun qui enterre ses blackbox dans une mine de charbon désaffectée chinoise pour favoriser leur refroidissement -, il apparaît toutefois que de vraies mesures concrètes pourraient être mises en place en 2008. La délocalisation de petits hébergeurs vers des pays estimés plus éco-responsables (comme l'Allemagne ou le Danemark) pourrait en être une. Même si au final, c'est pour des raisons économiques, voire technologiques, que l'opération est menée. « Tout dépend de l'infrastructure réseaux en place », commente Eric Sansonny. Finalement, tant mieux si c'est aussi écolo. C'est en Europe que les esprits devraient le plus évolué dans les années à venir. L'Union européenne devrait, en 2008, légiférer et imposer des carcans juridiques pour le recyclage des déchets, mais également dans intervenir l'éducation des Etats-membres, qui tardent à déployer des politiques adaptées vers leurs citoyens. Ce que pointait du doigt une étude récente de l'université des Nations Unies, pour qui le Vieux Continent peut largement mieux faire en matière de recyclage. Les Etats-Unis, de leur côté, ont tendance à exporter leurs déchets vers les pays pauvres quitte à les polluer, nous apprend notamment la Basel Action Network (BAN), une association écologique américaine. Autant dire que 2008 sera le témoin de changements radicaux. Vers du matériel plus écolo Si les fondeurs Intel et AMD ont depuis longtemps misé sur la basse consommation de leurs processeurs, les constructeurs de l'industrie high-tech feront de 2008 une année placée » sous le signe du développement durable. Le XO, ou encore le Classmate, pourraient en partie donner le la. Développés d'abord dans un but humanitaire, ces portables pourraient entraîner dans leur sillage un engouement pour les ordinateurs plus verts. Systèmes d'alimentation écolos, OS et hardware basse conso, et financement adapté : autant de paramètres très développement durable. Les disques durs SSD (Solid State Disk) devraient également s'inscrire dans cette tendance. S'ils ne remplaceront pas tout de suite les disques à plateaux magnétiques, il devraient équiper davantage de machines dans les années à venir.