Plus de quatre logiciels sur dix utilisés dans le monde n'ont pas de licence ou ont été piratés si l'on en croit une étude d'IDC, qui considère que 51 milliards de dollars ont été perdus en 2009 de cette façon. Effectuée pour le compte de la Business Software Alliance (BSA), groupe de pression de l'industrie du logiciel, cette étude affiche des taux de piratage impressionnants. En tête, on retrouve le Vietnam et l'Ukraine avec 85% de programmes non licenciés, suivis de près par la Chine à 79% et la Russie à 67%. A l'opposé, dans les très règlementés États-Unis, ils ne sont que 20%, tandis qu'en Suisse et en Belgique le taux reste à 25%, et que le Royaume-Uni ne dépasse pas les 27%.

Les bénéfices à s'attaquer à cette pratique seraient importants d'après IDC. Même en récupérant à peine 10% du marché sur le piratage mondial, cela donnerait un coup de fouet de 142 milliards de dollars à l'économie globale d'ici 2013, rapporterait 32 milliards en taxes et créerait environ 500 000 emplois dans le secteur du high-tech. « Réduire le piratage des logiciels représenterait une opportunité de stimuler une économie qui en a bien besoin », indique Michala Wardell, représentante britannique du BSA. « Cette étude montre que l'économie tout entière peut profiter d'une baisse rapide et agressive de ces pratiques ».

Frapper fort pour récupérer le marché

La méthodologie utilisée pour calculer les potentielles économies se base sur l'expérience de la Russie et de la Chine qui, en voyant leur taux de piratage baisser, ont connu une élévation de leur croissance et du marché de l'emploi. Du point du vue de la BSA, ces estimations abondent dans le sens d'une généralisation des préconisations du Traité sur le droit d'auteur émis par l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, et dans le sens d'une meilleur capacité d'action au niveau du respect la propriété intellectuelle à travers les frontières pour s'attaquer aux pirates.

« Une réduction de 10 points reste réaliste grâce aux avancées du Software Asset Management (SAM), qui rend les licences et les mises aux normes plus simples que jamais pour les entreprises, mais maintenant, c'est le travail des organisations de communiquer autour de ce but à atteindre », explique Matt Fisher, de l'entreprise FrontRange, spécialisée en SAM. La BSA a récemment lancé une campagne publicitaire pour faire rentrer le thème du piratage dans la conscience publique. Le groupe de pression a d'ailleurs révélé avoir versé une prime de 10 000 £ à un technicien IT qui avait dénoncé un ancien employeur utilisant des logiciels piratés.

Crédit Photo : IDC et SBA