La quatrième édition du PAC Cloudindex publiée ce mois-ci montre que les entreprises françaises sont de plus en plus au fait des concepts et des usages liés au cloud computing. Afin de mesurer leur niveau de maturité sur ces sujets, ce baromètre utilise 135 critères pour calculer un indice global qui est désormais de 517 points sur 1000. Ce score représente donc à peine plus que la moyenne. Il montre toutefois qu'un cap a été franchi puisque les notes atteintes durant les trois dernières éditions du baromètre étaient comprises entre 443 et 455 points.

Cette inflexion tient notamment à la hausse du taux d'adoption du cloud computing par les entreprises et les administrations. Parmi les 300 organisations interrogées par le cabinet d'études PAC, 55% d'entre elles déclarent utiliser des services de types IaaS, SaaS ou PaaS contre 29% il y a encore six mois. Franck Nassah, le Senior Vice-Président en charge des opérations chez PAC pondère néanmoins cette progression : « Nous estimions alors que ce taux était probablement très sous-estimé, dans le mesure où de nombreuses utilisations du cloud se font dans un service particulier [...] et nos répondants n'en avaient alors pas toujours connaissance. » Près de 54% des entreprises converties au cloud computing disent utiliser des services SaaS et 46% des services de type IaaS. Quant au Paas, elles ne sont que 16% à y avoir recours. A noter que le IaaS réalise une belle progression puisque seules 29% des entreprises le citaient il y a six mois.

Le manque de gains financiers supposé freine l'adoption du cloud

Si 45% des organisations sondées par PAC ne sont pas encore passées au cloud, c'est parce qu'il existe toujours des freins, avérés ou non, à son adoption. Les problèmes de sécurité sont ainsi jugés importants ou très importants par 63% des répondants. Le manque de gains financiers démontrés rassemble quant à lui 50% des réponses, l'opacité des contrats et des coûts 45%. L'absence de solutions adaptées aux métiers des entreprises, une transition trop problématique et la performance des solutions proposées sont également citées.

A l'inverse, les entreprises déjà converties au cloud sont convaincues des bénéfices qu'elles peuvent en tirer. Elles sont près de 70% à prévoir d'étendre l'utilisation de ce type de services dans les trois années à venir. 80% d'entre elles le feront pour homogénéiser leur parc applicatif et 79% pour faciliter le déploiement d'applications. Si ces organisations utilisent le cloud, c'est en premier lieu pour réduire leurs coûts, à égalité avec la volonté de jouir de plus de flexibilité. L'amélioration du time to market vient ensuite.

Des prestataires indispensables

L'extension de l'usage du cloud anticipé par une majorité d'entreprises déjà conquises montre qu'il devient de plus en plus stratégique. Elles sont aujourd'hui 30% à déclarer avoir défini une vraie politique dans ce domaine contre 10% lors des trois premières éditions du PAC CloudIndex. Cette stratégie reste le plus souvent une affaire de DSI (dans 36% des cas). Mais les BU Métiers gagnent du terrain. Elles sont désormais 21% à être considérées comme les principaux sponsors de la stratégie cloud des entreprises interrogés alors qu'elles ne l'étaient que pour 10% d'entre elles il y a encore six mois.

C'est donc à des profils d'interlocuteurs variés auxquels ont ou auront affaires les prestataires de services IT. La peur de certains d'entre eux de voir leur valeur ajoutée devenir moins importante avec le développement de l'informatique hébergé a de moins en moins de raison d'être. D'une part, parce que les entreprises ont un fort besoin d'accompagnement et d'intégration autour des solutions cloud. D'autre part, parce que le niveau de maturité des sociétés autour du cloud augmentant, elles sont très nombreuses à vouloir une personnalisation poussée de leurs applications SaaS. Pour 64% des entreprises interrogées, le recours aux prestataires de services IT en matière de logiciels hébergés porte sur l'intégration avec le système d'information existant. Elles sont 63% à avoir besoin d'eux pour la personnalisation d'applications et 52% à les solliciter pour du conseil sur le choix des solutions.