Décidément, SAP n'en finit plus avec l'affaire Tomorrownow qui l'oppose depuis cinq ans à Oracle. Après un avoir signé en août un accord qui aurait dû clore le dossier, la société de Larry Ellison vient, contre toute attente, de faire appel de ce règlement.  Cette décision constitue un rebondissement de plus dans ce dossier qui remonte à mars 2007.

La société de tierce maintenance TomorrowNow, qui fut un temps filiale de SAP, avait illégalement téléchargé sur les serveurs d'Oracle des éléments de support (documentation, correctifs, etc.). Après une instruction de plusieurs mois et un procès au cours duquel ont témoigné les dirigeants des deux éditeurs, un jury avait, fin 2010, condamné SAP à verser des dommages à Oracle pour violation de propriété intellectuelle. Ceux-ci s'élevaient à 1,3 milliard de dollars.

Dernier accord en date le 3 août 2012

A l'annonce du verdict, plusieurs observateurs du marché avaient trouvé excessive la sanction infligée à SAP. De fait, quelques mois plus tard, le juge Phyllis Hamilton, en avait fortement revu le montant à la baisse. Elle avait alors demandé à Oracle de choisir entre deux options. La société de Larry Ellison pouvait soit définitivement accepter 272 M$ de dommages (auxquels s'ajoutaient 120 M$ de frais judiciaires pour SAP), soit s'engager dans un nouveau procès pour déterminer un autre montant.

Oracle avait choisi de se relancer dans la bataille et un deuxième procès devait débuter le mois dernier. Mais début août, les deux sociétés avaient annoncé avoir trouvé un accord, SAP acceptant finalement de porter à 306 M$ le montant versé à Oracle (l'éditeur allemand a déjà payé les 120 M$ de frais judiciaires). La décision d'Oracle, vendredi dernier, de faire appel de cet accord constitue donc un énième rebondissement dans cette affaire. Un acharnement judiciaire dont SAP semble ne pas pouvoir se dépêtrer.