Alex Türk, président de la Cnil et sénateur du Nord, n'a pas tardé à envoyer sa réponse au Munci (association professionnelle française regroupant les membres des professions IT), à la suite du billet enflammé publié par le Munci à propos de la position de la Cnil vis à vis de l'offshore. L'association a reproché en effet à Alex Türk des propos tenus au Maroc, qui semblaient encourager implicitement l'offshore. Le Munci a envoyé une lettre au président de la Cnil, en lui demandant des explications. La réponse est arrivée deux jours après. Alex Türk trouve les termes employés par le Munci « excessifs et infondés » pour qualifier le terme d'accompagnement qu'il a utilisé dans son discours. Selon lui, « accompagner l'offshore ne signifie pas en promouvoir le développement sur le plan économique. La Cnil n'a d'ailleurs pas de jugement de valeur à formuler concernant cette pratique, mais elle se doit d'informer les entreprises filiales ou sous-traitants des risques juridiques encourus (contrôles, voire sanctions, y compris pénales) si cette pratique s'opère sans respecter les règles de protection des données personnelles ». Dans un but d'information et de prévention, la Cnil a créé un groupe de travail, présidé par Didier Grasse, commissaire en charge de ces questions et membre de la cour des comptes. Ce groupe devrait auditionner de nombreux professionnels, et proposer des solutions pour inciter les entreprises à une meilleure vigilance dans le respect des règles de protection des données. Alex Türk propose d'ailleurs aux responsables du Munci de les rencontrer, afin qu'ils puissent exposer leur vision de l'offshore. Prise de conscience des pouvoirs publics De son côté, le Munci a salué « cette réponse rapide et tout à fait rassurante ». Avec un bémol toutefois. « Nous avons certaines raisons de penser que les pouvoirs publics (nos trois derniers gouvernements notamment) ont souvent une attitude un peu trop favorable à l'offshore » a en effet répondu Régis Granarolo, président du Munci à Alex Türk, dans une lettre datée d'hier. Le Munci déplore le fait que l'administration française elle-même a de plus en plus souvent recours à l'offshore pour réduire ses coûts, mais se félicite de la prise de conscience des pouvoirs publics à propos du laxisme de certains prestataires offshore en matière de protection des données. Le Munci a par ailleurs accepté l'invitation d'Alex Türk à participer au groupe de travail sur l'offshore. En savoir plus : Correspondance entre Alex Türk et le Munci