Microsoft a annoncé un premier grand contrat mondial pour ses offres bureautiques mixant logiciels installés et mode SaaS selon le principe défendu par l'éditeur de S+S (software+service). En l'occurrence, le groupe Alstom a signé pour cinq ans et 60 000 postes, soit l'ensemble de son parc mondial. Le spécialiste du transport ferroviaire et de la transmission d'électricité, équipera à terme tous ses PC de Office 2010 - en lieu et place d'Office 97 et 2000) et d'un accès aux BPOS (Business Productivity Online Standard Suite) Microsoft Online Services qui comprennent les versions en ligne des logiciels de la suite bureautique.

L'éditeur a précisé avoir remporté un appel d'offres (nom de code : « Workplace ») l'opposant à Google (qui propose une offre pure SaaS), à IBM (qui était implanté chez Alstom à l'origine via Lotus Notes) et à un consortium présentant un assemblage de solutions open source. L'objectif était d'optimiser l'environnement de travail sur tous les sites, et donc les fonctions de communication et de collaboration. La bataille aurait duré deux ans, mais aurait commencé à basculer il y a un an, selon Vincent Demange, directeur de la division Grandes Entreprises chez Microsoft. Alstom aurait alors été convaincue que l'entreprise proposait une offre plus fonctionnelle, mais préférait envisager les coûts de migration avant de se décider officiellement.

Finalement, la clef du succès aura été au niveau de la flexibilité des services. Vincent Demange confirme que « l'avantage de notre offre, c'est qu'elle possède une forte capacité d'adoption. Les utilisateurs peuvent se créer des scénarios d'usage personnalisés : ils peuvent conserver le patrimoine documentaire, en le gardant sur un poste de travail, ou choisir de le partager sur les plateformes ». Il ajoute d'ailleurs que « cela crée une continuité de ces usages, puisque la solution est hybride. D'ailleurs, à mon avis, le S+S a plus d'avenir que les systèmes SaaS purs, qui disposent non seulement de moins de fonctionnalités, mais qui limitent aussi les usages possibles ».

Une plateforme dédiée pour une meilleure sécurité

L'autre caractéristique ayant visiblement séduit le constructeur d'infrastructures : la sécurité assurée par une plateforme dédiée, plutôt que mutualisée. « Si Alstom décide de visiter nos datacenters, ils verront les machines qui leurs sont dédiées, elles ne sont pas éparpillées et peuvent donc être protégées matériellement, en plus de la protection logicielle des données. Tout est prévu dans le Service Level Agreement (SLA) » indique Vincent Demange. Alstom va donc bénéficier d'une plateforme collaborative dont il maitrisera les infrastructures. Les données sensibles (notamment dans le domaine nucléaire) traitées au travers de Online Services seront alors toutes hébergées dans des datacenters européens gérés par Microsoft. Ceux-ci insistent sur l'avantage économique des services hébergés plutôt qu'une infrastructure de datacenters interne à l'entreprise.



Sur le plan du déploiement, la firme de Redmond dit être en phase de préparation. En récupérant les données d'Active Directory, ils vont commencer à définir les droits des utilisateurs, afin de faire en sorte que la transition soit la plus transparente possible pour ces derniers. Ils pensent commencer à installer simultanément Office 2010 et Live cet été, dépendant des choix qu'Alstom fera selon les besoins de ses collaborateurs. Cependant, aucun commentaire n'a été fait sur le montant de ce contrat.

Crédit Photo: Alstom