Fin d'année difficile pour les ténors du e-commerce en ligne en France. Après le spécialiste des enchères eBay France, accusé de s'insérer dans le marché français des encans sans autorisation, c'est au tour d'Amazon d'être pointé du doigt par la justice hexagonale. Le tribunal de Grande Instance de Versailles a, mardi 11 décembre, condamné le bouquiniste en ligne à verser au syndicat de la librairie française quelque 100 000 € de dommages et intérêts pour non respect de la loi sur le prix unique du livre (loi Lang). Le texte impose à toute personne qui publie un livre de fixer un prix que les revendeurs doivent respecter. Ces derniers peuvent toutefois pratiquer des rabais jusqu'à 5%. Amazon France n'aurait notamment pas respecté la loi en proposant des frais de ports gratuits - qui aboutissent à dépasser la limite de 5% de réduction - et en offrant des bons cadeaux de bienvenue. Outre les 100 000 €, le tribunal a donné 10 jours à la société pour modifier ses pratiques, à l'issue desquels une astreinte de 1000 € par jour de retard devra être versée. Selon l'AFP, le syndicat de la librairie française a déclaré que « la vente à perte est assumée par ces opérateurs dans l'objectif de capter des parts d'un marché déjà fragile : c'est une attitude prédatrice qui se révèle dangereuse et totalement contradictoire avec l'esprit de cette loi qui vise à maintenir la diversité et la création culturelles ». Si le litige qui oppose eBay France au « Conseil de ventes volontaires de meubles aux enchères publiques » doit encore être jugé (la date du procès n'est pas connue), Alapage.com, avant Amazon, avait également connu les foudres du syndicat de la librairie française. Ce dernier a fait condamner en 2007 le libraire en ligne pour les mêmes raisons qu'Amazon, lui infligeant une amende de 50 000 €.