SAP s'est livré ce 26 janvier à un exercice inhabituel pour lui : annoncer de mauvais résultats annuels. L'éditeur fait état d'un chiffre d'affaires mondial de 10,7 milliards d'euros (non-Gaap) en recul de 9% à taux de change constant. Les ventes de logiciels baissent de 27%, les services de 5%. Le résultat opérationnel baisse de 11%. Pascal Rialland, qui va quitter SAP et la direction générale France cette fin janvier, a esquissé une analyse : « Nous sortons d'un cycle de compression des investissements observé en 2008 chez nos clients. Comme beaucoup d'industriels nous avons traversé un exercice difficile. Mais nous pouvons renouer rapidement avec une croissance significative.» Deux éléments peuvent l'y encourager : la reprise observée sur certains de ses marchés fin 2009, et le plan de réduction des coûts entamé très en amont.

Tout ira mieux en 2010


Pour 2010, SAP anticipe une reprise de sa croissance. Les ventes de logiciels sont déjà reparties (au Q4 2009) aux Etats-Unis (+8%), au Royaume-Uni (+27%), dans les BRIC (+46%), en Allemagne (+5%). SAP prévoit une croissance annuelle 2010 comprise entre 4 et 8%.La marge opérationnelle se situerait entre 30 et 31%. SAP a développé un programme de réduction de coûts qui va maintenant porter ses fruits. Entamé en octobre 2008, il a provoqué le départ de 3 000 personnes au plan mondial. Pour la France, SAP a réduit ses effectifs de 5% sur une base de 1 500 collaborateurs. L'éditeur a lancé un plan de départs volontaires qui a intéressé 34 personnes. En plus de la crise, SAP a fait face à deux évènements : l'intégration en 2009 de Business Objects racheté début 2008 et l'affaire des coûts de maintenance. Sur ce dernier point, SAP s'est résolu à ne pas imposer de passage en force vers le système Enterprise Support, les clients restent donc sur le modèle Standard Support. « J'ai espoir que dans les trimestres ou les années à venir, les clients iront vers Enterprise Support » note Pascal Rialland.