La Commission européenne entendra les arguments de Microsoft début juin. C'est en effet entre le 3 et le 5 que l'éditeur se présentera devant l'exécutif européen pour avancer ses éléments de défense dans le cadre de la procédure censée faire la lumière sur l'éventuel abus de position dominante tirée de l'inclusion d'Internet Explorer dans Windows. Cette audition ne constitue pas une étape obligée de l'enquête ouverte par Bruxelles mais Microsoft a tenu, lorsqu'il a transmis fin avril par écrit ses premières réponses aux accusations formulées par le régulateur européen de la concurrence, à les étayer oralement. Initiée par une plainte du Norvégien Opera Software, l'affaire vise à corriger l'atteinte à la concurrence et à l'innovation causée par la livraison systématique du navigateur Internet de Microsoft avec ses systèmes d'exploitation. Dans le sillage d'Opera, d'autres grands acteurs de l'IT sont venus se greffer au dossier, dont Google, Mozilla, la Free Software Foundation et le Comité européen pour les systèmes interopérables. De son côté, Microsoft a enregistré le soutien de l'Association for competitive technology, qui fédère, aux côtés d'Oracle et de Verisign, plusieurs PME du secteur technologique. L'ensemble de ces acteurs aura accès à la réponse adressée par Microsoft, à la fin du mois dernier, à Bruxelles ainsi qu'à l'audition programmée début juin. Microsoft joue gros dans cette affaire, la Commission disposant d'un vaste arsenal répressif incluant l'amende (on se souvient par exemple des 899 M€ réclamés en février 2008 par Bruxelles), l'injonction de fournir Windows avec plusieurs navigateurs ou de désactiver Internet Explorer dans l'OS. Cette dernière voie semble recueillir les faveurs de l'éditeur, qui inaugure dans Seven une fonction permettant de supprimer complètement son navigateur. Paradoxalement, dans le même temps, Microsoft a accompagné le lancement d'Internet Explorer 8 d'une mise à jour critique pour Windows - via Windows Update - faisant automatiquement du nouveau produit le navigateur par défaut du poste de travail.