Firefox dans Windows dès l'installation du système d'exploitation : si, aujourd'hui, cette idée semble farfelue, elle pourrait devenir réalité dans quelques mois. La Commission européenne, qui étudie les remèdes à apporter à l'abus de position dominante dont profiterait Internet Explorer de son inclusion dans Windows, s'orienterait vers une solution risquant de déplaire fortement à l'éditeur de Redmond, rapportent nos confrères du Wall Street Journal. Plutôt que d'imposer à Microsoft de livrer Windows sans aucun navigateur Internet, comme cela a été évoqué pendant l'enquête ouverte à la suite d'une plainte déposée par Opera, l'exécutif européen aurait choisi de contraindre l'éditeur de permettre aux utilisateurs d'opter pour le browser qu'ils préfèrent. Le WSJ décrit ainsi un écran d'accueil que trouveront les consommateurs lors de la première utilisation de leur OS, à travers lequel ils pourront cocher le ou les navigateurs qu'ils souhaitent installer et définir celui qu'ils désirent utiliser par défaut. Cette solution, si elle est retenue, ne surprendra pas Microsoft. L'éditeur l'avait en effet évoquée en janvier dernier, dans un document qu'il avait remis à la SEC, le gendarme des bourses américaines. En optant pour ce remède à la position anticoncurrentielle d'IE, Bruxelles adresse également un signe aux éditeurs de navigateurs tiers : ces derniers ont multiplié les initiatives pour qu'une telle solution soit retenue, plutôt que la simple suppression d'IE de Windows. Si l'information du WSJ était avérée, elle entraînerait néanmoins son lot de mécontentements. Outre Microsoft, forcément chagrin de voir des produits concurrents s'immiscer dans Windows, les constructeurs de PC pourraient eux aussi pâtir de cette décision. C'est ce que clame CompTIA (Computing technology industry association), un groupement de plusieurs fabricants allié à Microsoft dans ce dossier. Selon l'association, l'obligation de proposer plusieurs navigateurs aux utilisateurs pourrait aboutir à un cauchemar pour les OEM, et plus particulièrement pour les plus petits d'entre eux qui n'ont pas forcément les ressources nécessaires pour mettre en place un tel mécanisme. CompTIA déplore également que la décision de l'UE prive les constructeurs du choix des logiciels installés sur leurs PC et les oblige à livrer des configurations équipées de centaines de programmes imposés. Et le groupement d'endosser sans scrupule la robe d'avocat de Microsoft en réclamant de la Commission européenne qu'elle abandonne les pistes évoquées par le WSJ et qu'elle reprenne son enquête en tenant compte de l'impact de ses décisions sur les OEM.