Eric Schmidt, en personne, a sorti sa plus belle plume afin d'écrire aux autorités antitrust européennes. Il a fait des propositions qui visent à éviter une amende pour une pratique anticoncurrentielle et un abus de position dominante. La Commission européenne a confirmé avoir reçu une lettre d'Eric Schmidt mais n'a pas souhaité donner des détails en ce qui concerne les propositions.

Google est accusé d'utiliser son moteur de recherche afin de diriger les internautes vers ses propres produits et réduire la visibilité des sites web et des offres de ses concurrents. Les plaintes ont été déposées en premier par le moteur de recherches français eJustice et le britannique Foundem, en 2010. Par la suite, 14 sociétés ont suivi, dont le site allemand Ciao, propriété de Microsoft, le site de football hollandais Elfvoetbal, les sociétés françaises Dealdjujour.pro et twenga, la société britannique de cartes Streetmap et les sites de voyages Expedia et Tripadvisor.

La Commission a complété le dossier par une enquête en novembre afin de déterminer si l'algorithme de Google pénalisait de manière inéquitable ses concurrents. Il existe également des allégations selon lesquelles la firme de Mountain View aurait copié des études de voyages et de restaurants venant de sites concurrents sans leur autorisation et que ses conditions contractuelles auraient empêché des annonceurs publicitaires de porter leurs campagnes publicitaires sur des moteurs de recherche concurrents.

La Commission européenne hausse le ton


Le mois dernier, le commissaire européen Joaquin Almunia, avait déclaré que Google devrait recevoir une plainte officielle antitrust si les propositions de résoudre le problème n'étaient pas satisfaisantes.  En cas de condamnation, cela voudrait dire que la Commission pourrait restreindre l'activité de Google en Europe et lui faire payer une amende allant jusqu'à 10% de ses revenus annuels, qui s'élevaient à 37,9 milliards de dollars en 2011.

Le porte-parole de Google à Bruxelles, Al Verney, a déclaré que la société collaborait avec l'exécutif européen afin de résoudre les questions soulevées par le régulateur. Les propositions faites répondent aux quatre problèmes pointés par la Commission. L'objectif pour les deux parties est que cela aille vite pour éviter une procédure longue comme dans le cas de Microsoft. Dans le même temps, le régulateur américain regardera le dossier de près, étant donné que le géant de la recherche se trouve sous le coup d'une enquête similaire aux Etats Unis.