Le chiffre d'affaires de Teradata a progressé de 21% sur ses ventes de produits au 2e trimestre 2010, à 223 M$, à taux de change constant. Ainsi, le fournisseur de bases de données et solutions de datawarehouse vient d'enregistrer ses deux meilleurs trimestres, a souligné son PDG Mike Koehler, lors de l'annonce des résultats début août. Sur les trois premiers mois de l'année déjà, la croissance avait dépassé 20% sur les produits, à 200 M$. Les activités conseil et maintenance ont progressé dans des proportions moindres (+4% environ). Sur ces six mois, le chiffre d'affaires total de la société américaine atteint 899 M$ (423 M$ pour les produits, 249 M$ pour le conseil et 227 M$ pour les services de maintenance), soit une progression de 12% par rapport à l'an dernier, à taux de change constant. Sur la période, le bénéfice net a augmenté de 32%, à 141 M$.

C'est dans ce contexte plutôt favorable que Teradata a racheté très discrètement, cet été, la propriété intellectuelle et les ingénieurs de Kickfire, une start-up de Santa-Clara qui développe des appliances analytiques. En revanche, il n'est pas prévu que Teradata revende la gamme de produits existants de Kickfire. 

La start-up est connue pour son utilisation de la base de données Open Source MySQL et d'une puce gérant les traitements SQL pour doper la performance des requêtes. Cela faisait plusieurs semaines que des rumeurs circulaient autour de son nom, mais l'identité de Teradata comme repreneur n'a été communiquée que début août. En juin, la société californienne comptait dix clients payants, d'après ce que son PDG Bruce Armstrong avait indiqué à l'analyste Curt Monash (à lire sur le blog DBMS2).

L'apport se situera au niveau matériel

Teradata récupère ainsi des développements qui vont l'aider à s'engager dans la voie des technologies « advanced pipelining » (traitements parallèles), a expliqué Darryl McDonald, son vice-président exécutif pour le développement marché et le marketing. Des technologies exploitées sur les supercalculateurs et mises à profit jusque dans les consoles de jeux, souligne-t-il.

Salué pour ses produits, Kickfire avait à l'inverse essuyé des critiques sur sa stratégie d'approche du marché. Daniel Abadi, professeur assistant de sciences informatiques, à Yale (New Haven Connecticut), a récemment regretté, par exemple, que la start-up ait choisi de bâtir une solution propriétaire au-dessus du code de MySQL qui doit sont succès à son ouverture.

En essayant de prendre pied sur le marché très encombré des systèmes de bases de données analytiques, Kickfire s'est adressé à des clients qui disposaient de volumes réduits à analyser et ne souhaitaient pas investir dans les produits coûteux des grands éditeurs. Mais son offre ne disposait pas de capacités MPP (traitements massivement parallèles) ce qui ne pouvait que lui manquer alors que les volumes de données ne cessent de croître. « On sait bien que plus de 95% des datawarehouses ont une taille inférieure à 5 To et que les technologies MPP ne sont pas absolument nécessaires dans ce cas. On peut donc facilement penser, comme Kickfire, que le marché de volume peut s'aborder sans produit MPP, explique Daniel Abadi. Mais les entreprises voient plus loin, poursuit-il. Elles savent qu'elles devront traiter davantage de données à l'avenir et seront souvent réticentes à choisir un produit qui ne pourra pas monter en puissance. Les traitements MPP se font sur une grappe de noeuds qui fonctionnent en parallèle et Teradata utilise cette approche.

Interrogé par mail par nos confrères d'IDG News Service, Merv Adrian, analyste pour IT Market Strategy, pense que l'apport de ce rachat se situera au niveau matériel, en améliorant la récupération des données sur le disque dur.