Sur le marché des baies de stockage flash, on compte encore aujourd’hui une poignée d’acteurs historiques dont Texas Memory, XtremIO, Whiptail, Nimbus Data Systems, Pure Storage, SolidFire ou encore Violin Memory. Si certains sont tombés dans l’escarcelle de grands fournisseurs (IBM, EMC ou encore Cisco), les autres bataillent pour promouvoir leurs solutions sur un marché en pleine extension. Après des jours mauvais liés à un CEO erratique, Don Basile remercié depuis, et une introduction en bourse ratée, Violin Memory est repartie de l’avant avec une équipe renouvelée bien décidée à rattraper le temps perdu. Pour faire le point, nous nous sommes entretenu avec Kamel Kerbib, directeur des ventes pour l’Europe du Sud. « En France, nous avons installé une équipe de 5 personnes avec 2 commerciaux et 2 avant-ventes, et nous entendons doubler les effectifs d’ici la fin de l’année avec des profils marketing, avant-vente et channel/partenaires », nous a indiqué cette semaine le dirigeant. Le support est assuré depuis l’Europe sur 3 plaques dont des techniciens en France.

Avec deux contrôleurs Intel, la baie 7300 assure de 430 000 à 750 000 d’IOPS. 

Comme les autres pure players, Violin a démarré ses activité avec une baie full flash équipé de carte PCIe dont nous vous avions déjà parlé en mai 2012 lorsque nous avions visité le siège de la start-up à Mountain View pour découvrir ses solutions. Toujours soutenue par Toshiba (10% de son capital), SAP et Juniper, la jeune entreprise a étoffé son catalogue en complétant sa série 6000 historique (1 million d’IOPS et 0,220 ms de latence) avec les modèles 7300 et 7700 équipés de deux contrôleurs Intel. La première plate-forme, 7300 donc, propose de 10 à 70 To d’espace de stockage brute et jusqu’à « 217 To effectifs » quand les algorithmes de déduplication et de compression (granulaire en mode bloc) entrent en action. Un dernier chiffre à manier avec des pincettes car il est seulement possible d’atteindre un tel ratio qu’avec des usages comme la VDI. Les liens proposaient sont les classiques FC 16 Gbit/s et iSCSI 10 Gbit/s. Pour les performances Violin annonce de 430 000 à 750 000 d’IOPS (sans data réduction) et une latence de 0,250 ms. Pour les tarifs, compter 100 000 € pour 10 To. La série 7700 monte en gamme avec un maximum de 422 To brutes (1,3 Po avec le moteur de réduction des données). Les performances annoncées par le constructeur montent à 2 millions d’IOPS avec une latence de 0,35 ms avec les mêmes liens réseau.

La baie 7700, comme la 7300, arrive avec des fonctions réplication, sauvegarde instantanée incrémentale, optimisation WAN et déduplication de données

Prendre à temps le virage de la flash 

Violin propose ses baies avec un système « pay as you view », c’est à dire qu’elles sont livrées avec un maximum de flash et qu’il est possible de déverrouiller de la capacité par clef de 8 To brutes. « Ainsi les clients ne sont pas obligés de payer pour la totalité de la capacité mais les utilisateurs qui ne maîtrisent pas leur volumétrie pourront acquérir des paliers de stockage supplémentaires en fonction de leurs besoins. », nous a indiqué M. Kerbib. Aujourd’hui l’enjeu pour de nombreux responsables informatique est de ne pas rater le virage de la flash car - en cas de renouvellement avec des baies équipées de disques durs - ils repartent souvent pour 3 à 5 ans.

Pour la partie composants flash, Violin utilise toujours de la MLC, mais compte bien passer à la 3D NAND avec son partenaire Toshiba. « Aujourd’hui nous proposons 1 To par carte mais nous allons passer à 2 To au 2ème trimestre 2016 et ainsi doublé la capacité de nos baies. Et nous passerons ensuite à la 3D NAND pour franchir un autre palier ». Interrogé sur l’utilisation du TLC pour baisser les prix, M. Kerbib nous a simplement indiqué que Violin regarde bien sûr la TLC mais que la MLC répond mieux à leurs besoins, notamment avec l’arrivée prochaine de la 3D.