Dolph Westerbos, vice-président solutions et services EMEA de Dell a profité de son passage à Paris pour détailler l'acquisition de la SSII Perot Systems pour à peine moins de 4 Md$ en début de semaine. Il a rappelé qu'en tout juste deux ans, Dell a fait du service un cinquième de son activité. Ces services, directement liés à l'infrastructure des entreprises, sont essentiellement mis en oeuvre par le biais des outils d'automatisation et d'administration du constructeur. Avec le rachat de Perot Systems, Dell pousse un cran plus loin sa stratégie, vers l'outsourcing. Mais Dolph Westerbos le précise bien : « Perot Systems réalise 85 % de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis, et se positionne principalement sur les domaines de la santé, de l'administration et des grands comptes. » En clair, il ne s'agit pas d'un achat à la mode HP-EDS pour installer une activité de service généralisée. Cette opération s'apparente davantage à une première étape dans un processus plus long. Et le vice-président de Dell de confirmer, sourire aux lèvres, qu'il y a de fortes chances que le constructeur texan procède à d'autres acquisitions dans le domaine (Dell a acquis neuf entreprises dans les 18 derniers mois, dont Equallogic, Everdream ou Silverback). La prochaine acquisition ne concernera pas forcément l'Europe « Mais ce n'est pas parce que Perot n'est que peu présent en Europe, que nous achèterons d'abord dans cette région », a précisé Dolph Westerbos. Il ajoute qu'en attendant, le très faible poids de Perot en Europe (EMEA) est compensé par la présence de Dell dans la région. En France, par exemple, le Texan s'appuie sur des SSII majeures telles que Cap Gemini ou Atos Origin. Cette dernière en particulier « reste un partenaire très important », répond d'ailleurs le vice-président de Dell, quand on lui demande si la SSII française peut, comme certaines rumeurs le laissent penser, devenir la cible d'une nouvelle acquisition du constructeur. Pour brosser le portrait des services Dell en France, Christophe Burckart, directeur des services EMEA rappelle que cette activité représente 437 M$ dans l'Hexagone, « avec cependant des poches de croissance très fortes. Et du côté distribution, un serveur sur quatre passe désormais par les revendeurs. Ils sont très intéressés par nos services, car ils sont basés sur la technologie. De plus, nous avons aussi petit à petit mis en place pour eux des formations, des rabais, des services packagés, des certifications. » Contrairement à HP et IBM, Dell estime ne pas concurrencer ses partenaires SSII Qu'il s'agisse de développer son activité de service par de la croissance interne ou externe, Dell ne compte pas « répliquer le modèle Perot partout dans le monde, comme le précise Dolph Westerbos. D'autant qu'avec 5 Md$, finalement, nous réalisons déjà un chiffre d'affaires plus important qu'eux. Notre différence, c'est que nous proposons de la technologie et des outils pour mieux gérer l'infrastructure. Des outils qui nous différencient aussi de HP et IBM, et qui permettent de renforcer nos partenariats avec des SSII comme Atos ou Cap Gemini. » Enfin, le vice-président services et solutions EMEA a tenu à rappeler que l'activité services était la plus rentable pour Dell. Ce qu'il explique sans détours : « nous n'avons pas beaucoup de main d'oeuvre, ce qui nous donne une très bonne marge. » Et de rappeler que l'activité de service HP est encombrée de 200 000 employés alors que Dell dispose de ses solutions automatisées. Sur la comparaison avec ses concurrents HP et IBM, il rappelle par ailleurs que ses « partenaires sont plus enclins à travailler avec Dell qui ne les concurrence pas directement. »