Destinée aux développeurs, la microcarte Android annoncée par ARM doit stimuler le développement de matériels et de logiciels 64-bits. La microcarte, partie intégrante du kit de développement « Juno » 64-bits, sera livrée le mois prochain. Elle pourra fonctionner avec la version 64-bits d'Android développée par le groupe de développeurs Linaro.

ARM pense que cette microcarte peut accélérer le développement d'applications 64-bits pour smartphones et tablettes sous Android L. Cette micro-carte est destinée aux développeurs professionnels et aux grandes entreprises qui souhaitent écrire des middlewares, des pilotes et des outils pour smartphones et tablettes Android 64-bits, des matériels que l'on trouvera sur le marché en fin d'année.

La semaine dernière, Google a montré une preview d'Android L destinée aux développeurs, mais la firme de Mountain View n'a pas dit quand sa version finale serait fin prête. Actuellement, l'absence de terminaux mobiles Android 64-bits entrave le développement d'applications 64-bits pour les terminaux Android tournant avec des processeurs ARM, lesquels équipent la plupart des smartphones et tablettes du marché. Traditionnellement, ARM vend ses designs sous licence et le concepteur n'a jamais commercialisé de hardware. Mais, en proposant ce mini-ordinateur Android, le concepteur de puces espère favoriser le développement de matériels et de logiciels 64-bits. À l'heure actuelle, les seuls terminaux mobiles 64-bits tournant avec des processeurs ARM sont ceux produits par Apple. L'une des nouveautés d'Android L, c'est qu'il supporte l'architecture 64-bits ARM V8A. La carte pourra fonctionner avec la version 64-bits d'Android développée par le groupe de développeurs Open Source Linaro.

Objectif : tester le comportement graphique des apps sur un matériel réel plutôt qu'un émulateur

Cette microcarte est équipée d'un processeur quad-core ARM Cortex-A53 et d'un processeur dual-core ARM Cortex-A57. Il intègrera aussi un processeur graphique, des ports USB, et pourra accueillir jusqu'à 8 Go de mémoire DDR3. Il sera également doté de l'interconnexion sur puce ARM CoreLink. « Les développeurs vont pouvoir tester leurs applications et leurs jeux avec un matériel qui reproduit les contraintes de puissance et de performances propres aux processeurs ARM 64-bits », a déclaré Vincent Korstanje, vice-président du marketing, systèmes et logiciels, chez ARM. « Il est nettement préférable de tester le comportement graphique des applications sur un matériel réel que sur des émulateurs », a-t-il ajouté. Généralement, les constructeurs de terminaux mobiles adaptent Android à leurs smartphones et tablettes. La version build d'Android développée par Linaro fonctionne sur les plates-formes ARM. « La dernière mouture se situe entre la version 4.4.2 d'Android, alias KitKat, et la version Android L à venir », a indiqué un porte-parole de Linaro.

Dans la mesure où la version finale d'Android L n'est pas encore disponible, Linaro est reparti du système d'exploitation de base disponible auprès de l'AOSP (Android Open Source Project), un référentiel qui héberge les contributions des développeurs Open Source au code d'Android. L'OS Android de Linaro peut fonctionner avec les processeurs et les composants du futur micro-ordinateur de ARM. La dernière version build du système Android de Linaro est basée sur le kernel Linux stable 3.10. Linaro est également en train d'upgrader ses versions builds d'Android basées sur le kernel Linux 3.14, encore en cours de test. L'OS Android de Linaro donnera accès à l'Android runtime (ART), un environnement alternatif à Dalvik pour faire tourner des applications sous Android. Avec Android L, Google s'oriente un peu plus vers l'ART. Selon l'entreprise californienne, ce runtime va permettre de faire tourner les applications deux fois plus vite.