Asema veut transformer son activité d'intégrateur en fournisseur de solutions de Stockage-as-a-Service. Créée il y a 13 ans sur un modèle associant la revente et l'installation de produits de stockage, principalement ceux de NetApp, la société parisienne vient de lancer une offre de services reposant sur trois solutions distinctes. Elles exploitent les technologies de NetApp et sont hébergées par Equinix. Commercialisée sous le nom d'AlterStore, la première d'entre elles permet aux entreprises de gérer leur espace de stockage à la demande. « Aujourd'hui les volumes de données ne cessent d'augmenter. Les entreprises ont parfois du mal à suivre le rythme et se voient limitées par leur capacité de stockage. Cette offre leur apporte une solution de stockage évolutive à la demande », explique Olivier Morel, directeur général et co-fondateur d'Asema.

Le service s'adapte en outre aux besoins du client. « S'il a besoin de performance, nous allons lui proposer une solution à base de SSD. En revanche, s'il a simplement besoin d'espace, nous lui conseillerons de stocker ses données sur des disques classiques, détaille le dirigeant. Evidemment la seconde solution est moins onéreuse que la première.»

Le backup, porte d'entrée sur le monde du service

La deuxième solution lancée par Asema, AlterBackup, est une offre de sauvegarde (BaaS) et de récupération (DraaS) en mode hébergé. Elle repose sur les solutions NetApp SnapVault et NetApp Altvault à partir desquelles Asema fournit de la sauvegarde depuis son propre data center ou depuis le cloud d'AWS (S3).  « Ce sera surement notre offre la plus populaire. C'est celle pour laquelle nous avons déjà eu le plus de demandes. En outre, les récentes attaques de ransomwares ont fait comprendre aux entreprises qu'elles avaient besoin de solutions de backup », déclare Olivier Morel.

Enfin, AlterDrive est une solution de synchronisation et de partage de fichiers similaire à ce que peut proposer Dropbox. « Nous voulons offrir une alternative aux solutions qui ne garantissent pas un hébergement des données en France », explique Olivier Morel. Cet argument vaut d'ailleurs pour l'ensemble de la nouvelle gamme de services hébergés d'Asema. « Beaucoup de nos clients refusent d'utiliser des solutions comme AWS ou Azure pour des raisons de réglementation et d'hébergement des données », poursuit Olivier Morel.

Les cloud américains n'ont toujours pas bonne presse

La question de la compliance n'est d'ailleurs pas la seule qui pose problème avec le cloud public à en croire le dirigeant : « Beaucoup de sociétés ont rapidement basculé leurs données chez AWS en pensant que ce serait moins chère qu'une solution traditionnelle. Au bout de quelques années, ils se sont rendu compte que ce n'était pas le cas ». En outre, si le fait d'envoyer ses données dans le cloud est gratuit, les rapatrier massivement a un cout. « Certaines entreprises songent carrément à les y abandonner pour ne pas avoir à payer les frais de migration », raconte Olivier Morel.

Ce dernier compte sur l'offre Alter, qui devrait compter ses premiers utilisateurs ce mois-ci, pour donner un coup de fouet à la croissance d'Asema. « Nous ne pouvons plus nous contenter de l'activité classique de négoce et d'installation de matériels, d'autant que les marges sont de plus en plus faibles. La récurrence des revenus apporte en outre un certain confort », précise le dirigeant. Ayant réalisé 6 M€ de chiffre d'affaires en 2016, Asema espère en dégager plus de 12 M€ à l'horizon 2020. La moitié de ces facturations devrait alors être issue d'offre de services.