Il n'aura fallu que quelques jours, après le brutal départ du PDG de HP, Mark Hurd, pour que des actionnaires du groupe intentent une action afin de défendre leurs intérêts. Le cabinet d'avocats Scott+Scott LLP, mandaté par un fonds de pension du Massachussetts, Brockton Contributory Retirement System, a intenté mardi dernier un procès au Conseil d'administration du numéro un mondial de l'informatique. La plainte fait état d'une mauvaise gestion et d'un manquement dans la surveillance de la société. L'action met en cause les dix membres du « board », ainsi que la directrice financière Cathie Lesjak, qui occupe maintenant le poste de PDG par interim, et Mark Hurd lui-même.

HP sanctionné par le marché

Les plaignants estiment que les administrateurs n'ont pas été à la hauteur des règles de gouvernance du groupe en autorisant Mark Hurd à diriger HP comme « son propre fief ». Ils critiquent l'embauche d'une « ancienne candidate de téléréalité », ne connaissant pas l'industrie high-tech pour courtiser les clients lors d'événements marketing. Ces faux pas ont conduit à faire perdre de la crédibilité à HP, soulignent-ils. Le groupe a été sanctionné par le marché. Sa capitalisation boursière a perdu 9 milliards de dollars, selon la plainte déposée. Aux Etats-Unis, les procès intentés par des actionnaires sont devenus monnaie courante.

Après la démission de Mark Hurd vendredi dernier, une polémique s'était déclenchée autour de la vive réaction du conseil d'administration après l'enquête faisant apparaître l'existence de notes de frais injustifiées. Le « board » avait-il agi avec courage et éthique ou réagi de façon excessive afin d'éviter les problèmes et, par là même, porté atteinte à HP.

(crédit photo : DR)