HP a présenté les serveurs basse consommation Gemini qui tourneront sur les puces Atom 64 bits d'Intel, appelées Centerton. Ils ciblent les charges de travail qui n'ont pas besoin de processeurs musclés comme les Xeon d'Intel sur les serveurs traditionnels et qui sont gérées de manière plus efficace sur un plus grand nombre de coeurs avec moins de puissance, a expliqué Paul Santeler, directeur général de la division HyperScale de HP. Il a précisé ce qu'il entendait par charges de travail, « cela comprend la délivrance des pages web, de l'analyse de big data, de la mémoire cache distribuée, des environnements de serveurs hébergés où les clients souhaitent du matériel dédié et non virtualisé ». Le constructeur estime que les systèmes Gemini devraient consommer un dixième de puissance et occuper un dixième de l'espace d'un serveur classique.

Cependant, HP a indiqué que la plateforme Gemini ne sera pas limitée aux puces Atom. Il a indiqué que les serveurs vont utiliser des processeurs « cartouches » et ainsi embarquer différentes types de puces en fonction de la charge de travail. Paul Santeler a précisé que les futurs systèmes Gemini pourront fonctionner avec des puces ARM. Si HP n'a pas dévoilé les fondeurs, on peut penser à un partenariat avec Calxeda et Marvell.

Le développement de serveurs à basse consommation découle du projet Moonshot. Des premières annonces sur les résultats de ce programme avaient eu lieu en 2011 avec le serveur Redstone, qui utilisait des puces ARM. A l'époque, HP avait déclaré que ce système serait proposé à des grands clients pour tests. Il semblait donc logique que le premier serveur commercialement disponible fonctionne avec des puces Calxeda. Mais avec les annonces d'aujourd'hui, le système Redstone n'aura été qu'un élément de test, car il ne supporte que les puces ARM.

Un marché à fort potentiel et une concurrence importante


Les premiers serveurs Gemini sont actuellement testés par les clients dans les laboratoires HP et devraient être commercialisés d'ici la fin de l'année. Pour avoir une idée, HP a indiqué que le site web du projet Moonshot fonctionnait sur un serveur Gemini. Ce dernier peut gérer 300 sessions simultanées pour une consommation comprise entre 12 et 14 watts, alors qu'une puce Xeon aurait consommé 150 watts. Les serveurs Gemini économisent de l'énergie grâce aux puces à basse consommation.

Les Centerton consomment 6 watts, en comparaison avec les 17 à 45 watts des puces Xeon, confirme Jason Waxman, directeur général du groupe Cloud Infrastructure d'Intel. Il s'agit d'une puce 64 bits, qui intègre plusieurs fonctionnalités que l'on trouve habituellement sur des processeurs pour serveurs, comme la correction de mémoire ou le support de la virtualisation. Les puces ARM actuelles fonctionnent en 32 bits et ne disposent pas de certaines instructions dédiées aux serveurs, ce qui explique peut-être pourquoi HP a choisi de démarrer avec les puces Atom d'Intel. Certains workload travaillent sur des puces 32 bits, mais il s'agit de charges de travail très spécifiques, conclut Paul Santeler en notant que les puces ARM 64 bits sont en cours de développement.

HP reste discret sur les spécifications techniques des serveurs Gemini, car la concurrence est forte sur le sujet. Il y a un intérêt croissant pour les constructeurs à créer des serveurs avec de nombreux coeurs à faible consommation. Les entreprises veulent réduire la consommation énergétique de leur datacenter et faire baisser leurs factures. Dell s'est également lancé dans l'aventure avec des processeurs ARM et SeaMicro vend déjà des serveurs avec des puces Atom, même si les choses devraient évoluer pour ce dernier depuis son rachat par AMD.