Avec une part de marché inférieur à 1 % dans le monde et 45 millions d'utilisateurs, Blackberry n'arrive toujours pas à rebondir. Un retour aux sources pourrait être une solution pour la firme canadienne qui rêve de retrouver ce qui a fait son prestige avant la sortie de l'iPhone en 2007. Blackberry a en effet été incapable de proposer un smartphone tactile digne de ce nom. Si le président Obama est « toujours un fan » selon le blog de Blackberry, la marque veut reconquérir les professionnels avec un produit résolument classique. Par contre, on ne voit toujours pas comment John Chen, le CEO de la firme, et ses équipes espèrent séduire les moins de 35 ans avec ce «Classic ».

Lors d'une intervention sur CBS mardi, M. Chen a eu du mal à expliquer comment son terminal mobile pourrait séduire les jeunes utilisateurs, à moins que la personnalisation avec des coques de couleurs suffisent à les convaincre de lâcher leur smartphone ! Sur CBS, le dirigeant, à la tête de la firme canadienne depuis 13 mois, a avoué que l'entreprise avait perdu « plusieurs milliards ». Il rajoute que les finances commencent à s'améliorer même si le chiffre d'affaire du dernier semestre atteint péniblement les 916 millions de dollars.

A l'occasion d'un événement de la marque à New York, M. Chen s'est malgré tout montré optimiste : « Cette année est très chargée mais également extrêmement gratifiante » avec la sortie du Passport en septembre - également doté d'un clavier physique -  et du logiciel Blackberry Enterprise Server 12.

Le patron de BlackBerry invite les jeunes à essayer le clavier physique

Avec le Classic, c'est les « utilisateurs fidèles » qui sont visés, rajoute Chen même s'il interpelle les plus jeunes : « Essayez notre clavier, vous serez surpris ! ». Quand le Passport est sorti, Blackberry s'est appuyé sur l'étude d'un cabinet américain disant que les jeunes voulaient essayer les claviers classiques.

En terme de design et de caractéristiques, le Classic se rapproche du Bold 9900, sortie en 2011. Il était aussi équipé d'un clavier et d'un trackpad mais son OS montrait quelques faiblesses. Aujourd'hui, le Classic tourne sous le dernier Blackberry OS 10.3.1 qui propose un navigateur trois fois plus rapide que celui du Bold 9900. Selon le constructeur, la batterie assure 22 heures d'autonomie, soit 50 % de plus que celle du 9900.

Supportant les réseaux 4G, le Classic repose sur une puce Qualcomm Snapdragon à 1,5 GHz épaulée par 2 Go de RAM. D'une diagonale de 3,5 pouces, l'écran tactile carré est 60 % plus large que le 9900. Le capteur de l'appareil photo accuse 8 méga pixels à l'arrière et 2 à l'avant, quant à sa capacité de stockage, elle est de 16 Go extensible via une carte microSD.

Un mobile disponible chez Orange

Les applications Android fonctionnent sur le Classic, quand elle en plante pas... Il sera disponible à l'achat sans abonnement sur le site de Blackberry le 31 décembre prochain moyennant la somme de 429€, les expéditions débuteront mi janvier. Orange, qui est le premier opérateur français à le proposer sur sa boutique en ligne, n'a pas encore annoncé de prix ni de délais de livraison.

M. Chen a fait l'éloge des opérateurs qui misent sur le Classic comme AT&T, Verizon et Orange, une confiance qui lui faisait défaut quand il est arrivé (problème de stocks, de reprises ...). Même si le dirigeant fait face à une pluie de critiques depuis qu'il a pris la direction de Blackberry, il garde son cap : « Nous avons commencé par assurer la survie de l'entreprise et nous avons les ingénieurs qu'il faut pour gagner en croissance ».