Pour la 16e édition de sa plate-forme d'infrastructure cloud open source, la Fondation OpenStack a concentré ses efforts sur les services d'infrastructure « composables » et une meilleure gestion du cycle de vie. Pike, c’est son nom, succède à Ocata livrée plus tôt cette année. D’après Jonathan Bryce, directeur exécutif de la Fondation OpenStack, « les fonctionnalités et les mises à jour apportées par Pike sont le fruit de plus de sept ans d’expérience acquise par l’usage de milliers de cloud publics et privés de toute taille ».

Les services composables et la simplification des options sont les nouveautés les plus importantes. « Notre communauté s’emploie désormais à éliminer les potentielles failles techniques et à accroître les capacités fonctionnelles d'OpenStack ». OpenStack est déjà le logiciel d'infrastructure cloud open source le plus déployé au monde et ses déploiements ne cessent de croître : un sondage réalisé en avril 2017 auprès des utilisateurs montre que, par rapport à la même période l'année dernière, le nombre d’installations d’OpenStack a augmenté de 44 %.

Infrastructure « composable »

Dans l’air depuis plus de 10 ans, la notion d’« infrastructure composable » n’est exploitée que depuis quelques années par les fournisseurs qui souhaitent voir ce mode d'infrastructure dans les datacenters de demain. En terme simple, l'infrastructure composable est un moyen de gérer des composants matériels utilisés pour le traitement, le stockage et le réseau par des commandes logicielles. Le concept est proche d’un système hyperconvergé, mais plus souple. Les ressources sont mises en commun et peuvent être provisionnées en temps quasi réel en fonction de la charge de travail. OpenStack affirme que son architecture modulaire permet de choisir spécifiquement les fonctionnalités utiles, depuis le provisionnement de blocs stockage jusqu’au bare metal, et que cette « modularité » rend possible l’Edge computiing sans verrouillage propriétaire d’un fournisseur.

La Fondation fait remarquer que l'utilisation accrue des conteneurs, de l'apprentissage machine et de l’Edge computing justifie l’usage de services « composables ». Aujourd’hui, les projets Ironic Bare Metal d’Openstack bénéficient déjà d’une meilleure intégration avec le stockage de blocs Cinder et les réseaux Neutron, et Cinder peut également servir de stockage autonome pour les machines virtuelles, le bare métal ou des contenants Docker ou Kubernetes. Les contributions communautaires à l'outil de conteneur Kolla d'OpenStack ont augmenté de 19 % par rapport à la précédente version Ocata, et la Fondation affirme qu'il est maintenant plus facile de gérer et de mettre à niveau OpenStack avec des services comme Kubernetes et Ansible.

Fonctionnalités de Pike OpenStack

Pike inclut plusieurs nouveautés, dont Nova Cells v2 pour les gros déploiements OpenStack. Cette mise à jour comporte de nouvelles fonctionnalités, notamment la possibilité de fragmenter les déploiements de clusters de données et de segmenter les domaines de défaillance. La version 16 d’Openstack contient également une mise à jour de Python 3.5 plus performante, mais qui prépare aussi à la fin de vie programmée pour 2020. Le service Ironic bare metal peut se connecter aux réseaux Neutron et supporte désormais les mises à niveau progressives de façon à permettre aux opérateurs de déployer un nouveau code sans interrompre le service, à l’image de ce qui se fait sur Cinder, Neutron, Nova et Swift.

Comparativement à Pike, Ocata, la version 15 d'OpenStack, offrait plus de stabilité et une meilleure évolutivité, en plus du support des conteneurs. Newton, la version antérieure, permettait d'exécuter à l'échelle des machines virtuelles et des conteneurs. L'infrastructure était un peu complexe à gérer et à déployer en entreprise, même si ses supporteurs les plus actifs insistaient sur le fait que chaque version simplifiait un peu plus les procédures.

A découvrir à Sidney 

Pike est disponible au téléchargement dès maintenant, soit un peu plus d'un mois avant l’OpenStack Summit qui se déroulera du 6 au 8 novembre à Sydney. La communauté et des clients utilisateurs de la solution comme China Railway, DARPA ou Saudi Telecom, pour ne citer que ceux-là, ont prévu des présentations mettant en valeur les nouvelles fonctionnalités.