Depuis la mi-août, Business Objects propose de télécharger un logiciel de visualisation gratuit pour consulter et explorer des rapports créés avec Crystal Reports, diffusés dans leur format natif (.rpt). En général, lorsqu'un créateur de rapports Crystal diffuse un document, il s'agit d'un rapport statique que l'on peut visualiser et imprimer tel quel. Outre la possibilité d'ouvrir le fichier sans l'application d'origine, Crystal Reports Viewer XI permet au destinataire du rapport Crystal d'explorer les données qu'il contient et de constituer seul de nouvelles présentations, sans faire appel au créateur du rapport. Il s'agit d'un logiciel certainement attendu par une partie des utilisateurs de Crystal Reports puisqu'on peut déjà trouver, dans la sphère des développeurs, des outils servant à visualiser les fichiers produits par ce logiciel de création de rapports, très répandu. En revanche, dans les espaces de discussion sur le Web, d'autres utilisateurs jugent inutiles ce visualiseur de rapports qui ne permet pas de rafraîchir les données. Quoi qu'il en soit, pour Business Objects, ce lancement a sans doute une plus large portée. « Il me semble qu'avec cet outil de visualisation, on assiste à une nouvelle étape du combat entre Microsoft et Business Objects, estime de son côté Philippe Nieuwbourg, fondateur de Decideo, un site spécialisé sur l'actualité des solutions décisionnelles. La réussite d'un logiciel ne dépend aujourd'hui plus tant de ses fonctions que de la diffusion de son format. Il suffit de regarder les grandes manoeuvres autour du format "XML" de la nouvelle suite Microsoft Office pour comprendre que le format d'un document est plus stratégique que les fonctions du logiciel qui a servi à le créer. » Et de rappeler l'exemple d'Adobe, qui a su imposer son format PDF en diffusant gratuitement son outil de visualisation (Adobe Reader), tout en réalisant un chiffre d'affaire important avec Adobe Acrobat. « Microsoft a parfaitement compris cela et sa percée dans le décisionnel va probablement l'amener à tenter d'imposer par la pratique ses propres formats, considère encore Philippe Nieuwbourg. Business Objects doit également tenter d'imposer son format ou au moins permettre à plusieurs formats de se développer en parallèle. Cette annonce me semble donc plus une question de format qu'une question d'outil. »