L’éditeur du système de gestion de base de données orientée documents MongoDB lance Stitch pour simplifier le développement d'applications. Depuis sa création il y a dix ans, l’offre de services Web n’a cessé de proliférer, et désormais les applications Web et mobiles ont souvent besoin de se connecter à plusieurs d'entre eux pour offrir une expérience utilisateur de premier ordre. Mais, pour créer des applications ayant ces capacités, les développeurs doivent généralement écrivent beaucoup de « glue code » ou « code de liaison » afin d’intégrer différents services tiers en continu à mesure de leur évolution. L’écriture de ce code est très répétitive, propice aux erreurs, et mobilise un temps que le développeur pourrait consacrer à construire le front-end de son application.

Pour supprimer cette contrainte, Stitch fournit aux développeurs une API MongoDB qui leur permet de configurer les différents services qu'ils souhaitent inclure dans leur application. « Dans le cas d’une application mobile par exemple, le développeur doit inscrire les informations d'enregistrement de l'utilisateur dans MongoDB, mais il doit aussi recréer ce client via un service tiers comme Stripe. Il devra peut-être l’intégrer à Twilio pour envoyer un message texte confirmant la création de compte et l'inscription », a ainsi expliqué le vice-président de Mongo Cloud, Sahir Azam, à nos confrères de Computerworld UK. Il est souvent nécessaire de combiner un tas de services tiers pour créer un processus métier pour une application. Et Stitch permet justement de créer très proprement des pipelines et des workflows dans une interface utilisateur qui relie tous les services et assure leur interaction. « Par exemple, il est préférable d’éviter de débiter deux fois la même carte de crédit ou d’ajouter l'API Stripe à deux reprises. Ce serait problématique. Par contre, il est peut-être tout à fait avisé d'envoyer plusieurs messages texte au cas où l’un d’entre eux n’aurait pas été transmis. Le principe de cette approche est basé sur les règles. Il évite de tout coder en front-end de l’application ou de créer un code middleware pour faire les liens nécessaires ».

En bêta publique pour MongoDB Atlas d'abord

Le nom « MongoDB » est l’abréviation (en anglais) de « base de données énorme », un choix approprié pour une entreprise dont l'objectif est de faire gagner du temps dans la gestion des bases de données. « Notre priorité est d’améliorer la productivité des développeurs », a déclaré Elliot Horowitz, le CTO de MongoDB à nos confrères de Computerworld UK lors du MongoDB World, la conférence annuelle consacrée aux développeurs, qui s’est tenue les 20 et 21 juin à Chicago. « Si l’on regarde les domaines où les entreprises dépensent de l'argent, celui du temps de développement dépasse tous les autres ». Aujourd’hui, l’objectif de productivité de MongoDB est fixé sur la réunion des divers services tiers en une seule application et la combinaison des différents outils de développement dans une interface unique et simplifiée. Parmi les premières intégrations prêtes à l’emploi, l’éditeur cite Facebook, AWS, Twilio, Slack, MailGun et PubNub. Les développeurs peuvent également ajouter d'autres services cloud ou des microservices à l'aide du service Stitch HTTP. Ils peuvent stocker leurs données en toute sécurité et protéger la vie privée des utilisateurs en définissant des règles d'accès granulaires autour de la sécurité, un travail beaucoup moins sujet aux erreurs que la personnalisation du code dans la couche middleware.

Stich est disponible en version bêta publique pour MongoDB Atlas, et devrait être disponible pour tous les utilisateurs de MongoDB à la fois en version cloud et sur site avant la fin de l'année. Les prix seront fonction de l’usage. La base de données MongoDB a connu un grand succès auprès des développeurs d'applications Web et mobiles, notamment à cause de ses très bonnes performances, et ce pour un prix très minime, comparativement à la base de données MySQL d’Oracle, leader du marché. Cette facilité promise par Stitch donne à la base de données un nouvel avantage concurrentiel.

Un outil BI Mongo Charts prévu cet automne

L’an dernier, l’éditeur avait annoncé MongoDB Atlas, un service de base de données hébergé dans le cloud, mais disponible uniquement sur Amazon Web Services (AWS). Depuis, plus de 25 000 personnes se sont abonnées au service pour créer leurs applications dans le cloud. Le panel des inscrits est très varié puisqu’on y trouve aussi bien le site de rencontres en ligne eHarmony que le développeur de produits biotechnologiques Thermo Fisher Scientific. Pour répondre à cette demande croissante d’Atlas, Elliot Horowitz a également annoncé lors du MongoDB World que les clients et les entreprises ayant des stratégies multi-cloud « pourront déployer des clusters Atlas sur n’importe quel cloud public ». Cela signifie que les clients peuvent désormais faire tourner Atlas sur la plateforme Google Cloud Platform (GCP) et sur Microsoft Azure, en plus de l'option AWS précédente. « La disponibilité de MongoDB Atlas à travers AWS et maintenant via Google Cloud Platform et Microsoft Azure, permet aux utilisateurs de MongoDB partout dans le monde d’exploiter facilement la base de données avec les services cloud qu'ils souhaitent, sans se soucier des frais d’exploitation liés à l’usage de la base de données conformément aux meilleures pratiques », a encore déclaré Sahir Azam. Le service propose un mode de tarification flexible calculé sur une base horaire. Une version gratuite est également disponible pour le prototypage des applications.

MongoDB a également dévoilé un nouvel outil de business intelligence (BI) dénommé Mongo Charts. Cet outil d'analyse, qui permet aux utilisateurs de créer rapidement des graphiques et des tableaux de bord détaillés à partir de leurs données MongoDB, devrait être disponible à l’automne.