La forte croissance opérée par Microsoft sur le marché des services d'infrastructure dans le cloud n'a pas fait d'ombre à Amazon Web Services. Ce dernier s'est octroyé 30% du marché mondial au dernier trimestre 2014, selon un rapport de Synergy Research Group. Son chiffre d'affaires à progressé de 51% par rapport à l'an dernier et voilà maintenant 5 ans qu'il domine ce marché. Dans la catégorie services d'infrastructure, le cabinet regroupe les offres IaaS, PaaS et celles combinant cloud privé et hybride.

Derrière AWS, Microsoft affiche une part de marché de 11% avec une forte croissance ces derniers mois. En un an, la firme de Redmond a vu progresser de 96% ses revenus sur cette activité. IBM le suit avec 7% des parts et une augmentation de 48% qui correspond avec celle du marché. Synergy signale au passage que Big Blue reste en tête du segment des services privé et hybride. Du côté IaaS, il pousse son offre SoftLayer qui s'est notamment développée en France à la fin de l'année et sur le PaaS, il avance BlueMix. Sur les services d'infrastructure Google n'atteint que 5% du marché malgré une progression de 81% de ses revenus sur ce type de services cloud en un an. On trouve ensuite Salesforce, avec 4% (+37% de CA par rapport à 2013) et Rackspace avec 3%.

AWS et Microsoft profitent d'une dynamique

La plupart des barrières qui freinaient l'adoption du cloud se sont abaissées, constate Synergy. L'élan créé par AWS et Microsoft est notamment impressionnant, constate John Dinsdale, directeur de recherche du cabinet d'analyse. Ces deux fournisseurs ont un portefeuille de services qui s'étend constamment et ils bénéficient d'un ralentissement de l'extrême concurrence sur les prix qui a eu lieu au 1ersemestre 2014.

Le marché mondial des services a approché les 5 milliards de dollars sur le 4ème trimestre, estime Synergy. Sur l'ensemble de l'année, il dépasse les 16 milliards de dollars, en progression de 48% par rapport à 2013. La domination d'Amazon Web Services s'explique par l'avance qu'il a prise sur le marché. L'opérateur dispose de l'offre la plus large et des sociétés comme Netflix et Instagram exploitent ses services. « Si vous démarrez une infrastructure de zéro et ne voyez pas comme un inconvénient d'être verrouillés par les API d'Amazon, il faut les prendre en considération », estime Patrick Moorhead, analyste du cabinet Moor Insights & Strategy, interrogé par Computerworld. Quant à Google, s'il se débrouille bien, il lui manque l'assise que Microsoft s'est établie dans les entreprises. Ainsi que le rappelle l'analyste, la stratégie de Microsoft consiste à adapter ses logiciels phare à Azure. Google, lui n'a pas la même base installée.