Le marché de la BI vit de grands changements. De plus en plus de fournisseurs proposent des services de visualisation de données et de BI dans le cloud. C'est le cas notamment de Birst, de ClearStory, de Chartio, et de GoodData. Tous veulent doter les salariés d'outils d'analyses de données qui leur permettent de prendre de meilleures décisions. Mais à ce jour, les produits de BI ont coûté cher à l'entreprise, et se sont avérés difficiles à mettre en oeuvre et à utiliser. De fait, le nombre de personnes ayant les compétences nécessaires pour générer des rapports reste limité. Mais ZoomData affirme qu'il peut offrir un produit plus flexible en proposant un logiciel sur serveur.

Justin Langseth, fondateur et CEO de ZoomData, est un ancien de MicroStrategy : dans les années 1990, il y développait des outils basés sur le Web. Mais il y a deux ans environ, il a commencé à développer un produit entièrement nouveau, optimisé pour les solutions back-ends et front-ends actuelles. Plus précisément, ZoomData peut fonctionner avec des systèmes de données qui tournent aujourd'hui dans les entreprises. Avec, par exemple, des logiciels basés sur Hadoop ou MongoDB ou des services comme RedShift ou RDS d'Amazon Web Services. ZoomData peut également fonctionner sur divers types de terminaux, puisque les utilisateurs peuvent accéder au logiciel depuis n'importe quel ordinateur en passant par un navigateur ou une application iPad. Par contre, pour ce qui est de l'accès, ZoomData a choisi les vieilles méthodes, puisque son logiciel s'installe sur un serveur. « Quand nous avons commencé à observer le marché, nous avons constaté que la plupart des entreprises proposaient de la BI dans le cloud et nous avons pensé que si nous faisions la même chose, notre offre ne serait pas assez différente des autres », a déclaré Justin Langseth.

Un moteur de micro-requêtes pour se différencier

Par ailleurs, « le big data étant assez inerte, le déplacement de ces masses de données dans le cloud n'avait pas de sens », a estimé le CEO. Certains clients de ZoomData qui recueillent déjà des données dans le cloud, font aussi tourner le logiciel dans le cloud. « Mais une version logicielle de ZoomData sur serveur permet aux clients d'utiliser la technologie là où elle est la plus pertinente, c'est à dire là où elle est la plus proche des données », a-t-il encore déclaré. En outre, le fait de proposer le produit sous forme de logiciel sur serveur permet aux clients d'intégrer la technologie de ZoomData dans leurs propres produits puisqu'ils peuvent proposer des tableaux de bord ou d'autres services de visualisations génériques dans leurs produits. Cependant, certains analystes pensent que les produits BI vont se déplacer de plus en plus dans le cloud, notamment parce que les entreprises sont prêtes à y mettre de plus en plus de données. Par ailleurs, un service cloud leur permet de s'alléger de la charge de gestion des logiciels, aussi bien avec une solution sur site ou qu'une solution hébergée dans un cloud public.

Tableau a adopté un modèle semblable à celui de ZoomData, c'est-à-dire que sa technologie est aussi disponible sous forme logicielle. Mais ZoomData espère se démarquer par d'autres moyens. L'éditeur a développé ce qu'il appelle un « moteur de micro-requêtes » qui découpe les requêtes en plusieurs mini requêtes afin de faire remonter des résultats très rapidement, en moins d'une seconde. Concrètement, le logiciel affiche un résultat estimé qui s'affine au fur et à mesure que l'utilisateur le découvre. L'idée est de proposer immédiatement des résultats à l'utilisateur, plutôt que de l'obliger à attendre quelques minutes pour voir le résultat d'une requête qui pourrait nécessiter le traitement de montagnes de données. ZoomData propose également une fonctionnalité intéressante qui pourrait s'avérer utile pour les visualisations intégrées : le logiciel permet aux utilisateurs de voir comment les résultats changent dans le temps. Cela permettrait par exemple de montrer à des clients la performance d'une action dans un graphique en ligne. Ils pourraient voir la valeur d'une action au moment où l'article a été mis en ligne et de suivre son évolution jusqu'au jour de consultation en faisant glisser une barre de temps.

ZoomData n'a pas révélé le prix de son produit, mais a précisé que le coût serait fonction du nombre de coeurs et ne dépendrait ni du nombre d'utilisateurs, ni du nombre de sources à partir desquelles les données sont collectées, ni du volume de données. Justin Langseth prévoit d'utiliser cette manne pour augmenter la taille de l'entreprise qui compte actuellement 20 entreprises clientes. Le CEO prévoit aussi de faire passer l'équipe de vente de 1 à 10, d'embaucher une équipe de marketing et de nouveaux ingénieurs. Le tour de table a été monté par Accel Partners avec les participations de NEA, Columbus Nova Technology Partners, Razor's Edge Ventures, et de B7.