Si l'année 2010 avait été marquée par le succès inattendu de la tablette d'Apple, l'année 2011 a vu la concurrence lancer une contre-offensive avec plus ou moins de réussite. Ainsi, lors du Cebit à Hanovre, on a pu constater l'impressionnante armada de constructeurs asiatiques qui présentaient des tablettes sous Android (qui dans la précipitation était devenu Andriod). Cette volonté d'aller vite pour contrer Apple a fait chuter quelques acteurs comme HP qui a abandonné rapidement sa TouchPad en la bradant. La firme de Cupertino a fourni aussi deux armes pour lutter contre la concurrence, la première est le lancement de l'iPad 2 et la seconde est les procès intentés pour violation de brevets. Elle a ainsi réussi à interdire la commercialisation de la Galaxy Tab de Samsung dans certains pays. Dans cette guerre des tablettes, la concurrence a du mal à se faire une place. RIM a ainsi provisionné 485 millions d'euros pour les méventes de sa Playbook. Seule la Kindle Fire d'Amazon semble sortir son épingle du jeu, mais à la différence des autres acteurs, elle se positionne sur un autre créneau que celui de l'iPad, celui des contenus et non de la techno.

La bataille sur les smartphones montre un renversement des équilibres. En effet, la dominance d'Apple a été éclipsée par la montée en puissance des terminaux sous Android. Même si l'iPhone 4S est sorti à la fin de l'année, il semblerait que la part de marché d'Apple en Europe commence à décroître. Comme sur les tablettes, la firme de Cupertino a utilisé l'arme du procès sur les violations de brevets pour les smartphones, touchant notamment Samsung et HTC. Cependant, le développement des smartphones et des tablettes en entreprise a créé un phénomène que l'on nomme la consumérisation de l'IT, c'est-à-dire l'utilisation de terminaux personnels pour un usage professionnel. Les DSI s'interrogent sur les questions de sécurité engendrées par cette intrusion et sur leur intégration dans le système d'information de l'entreprise.

Unification des OS, applis et bugs


Dans le domaine des OS mobiles, l'heure est clairement à l'unification des systèmes d'exploitation sur les tablettes et les smartphones. C'est la stratégie dévoilée par Google avec Android 4.0 autrement appelé Ice Cream Sandwich. L'objectif est d'éliminer la fragmentation de l'OS. Même son de cloche chez RIM avec le développement de son écosystème unique BBX. Microsoft va aussi dans cette direction avec Windows Phone 7.5 nommée Mango qui apporte quelques fonctionnalités et design qui seront intégrés dans Windows 8. L'expérience utilisateur doit être la même quel que soit le terminal. Même Apple a instillé un peu d'iOS dans son système d'exploitation Mac OS X Lion. Cette unification a fait quelques victimes. Nokia s'est séparé de Symbian revendu à Accenture et il a également mis fin au projet Meego avec Intel. HP n'a finalement pas revendu WebOS, mais a décidé de l'offrir à la communauté Open Source. On notera l'initiative de Mozilla de vouloir créer son propre OS mobile. Une chose est sûre : la bataille se jouera sur les applications qui sont devenus le nerf de la guerre. Android Market a même dépassé en nombre d'applications l'App Store en cette fin d'année. Le champ de bataille de la mobilité se déplace aussi vers les processeurs. Intel a décidé de concurrencer ARM dans les mobiles. Ce dernier a trouvé en Microsoft un allié pour supporter Windows 8 et en profite pour faire une démonstration de puissance avec une puce 8 coeurs.