Le 11 février 2005, Didier Lamouche, nouveau PDG de Bull depuis le 1er du mois, et Gervais Pélissier, son prédécesseur, ont présenté conjointement les comptes du constructeur et ses perspectives. Bull est aujourd'hui une entreprise profitable, disposant de 240 millions d'euros en cash. « De manière continue, depuis plus de deux ans, nous sommes générateurs de profits d'exploitation » a martelé Didier Lamouche.
Celui-ci a remercié le management sortant pour son travail de redressement de l'entreprise avant de céder la parole à Gervais Pélissier pour commenter les comptes.
Le fait que les opérations de recapitalisation ne se soient pas achevées au 31 décembre mais courant janvier provoque des bizarreries dans les comptes 2004 et 2005 (comme un résultat net comptable de 554,5 millions d'euros en 2004). Les chiffres significatifs de l'activité réelle de l'entreprise sont cependant très encourageants. Le résultat net avant opérations liées à la recapitalisation est ainsi de 10,8 millions d'euros en 2004 contre 4,1 en 2003. Les commandes ont représentées pour 1,18 milliard d'euros en 2004 (1,15 en 2003) pour un chiffre d'affaires de 1,13 milliard d'euros (1,26 en 2003). La différence est imputable aux ventes non encore facturables. Les services représentent environ 27 % du total (27,3 en 2003, 27,1 % en 2004). L'assainissement de la situation ne peut qu'être un préalable au redémarrage de l'activité commerciale. Malgré de beaux contrats (notamment avec le CEA), la chute de chiffre d'affaires, liée à la décroissance naturelle de la vache à lait Gcos, doit être compensée. La croissance des commandes incite à l'optimisme sur ce point.
Didier Lamouche s'est refusé à entrer dans les détails d'une stratégie qu'il met actuellement au point. Il a cependant considéré que "Bull n'a pas la taille critique". "Il n'est donc pas exclu de procéder à des acquisitions d'entreprises à moyen terme. L'entreprise doit tout d'abord retrouver la voie de la croissance. Si l'on ne peut pas être un « mini-IBM », IBM n'étant IBM que par sa taille, le chiffre d'affaires de Bull est trop orienté sur le matériel et la maintenance. L'objectif est d'équilibrer le service d'une part, le matériel d'autre part. Donc de croître sur le service, éventuellement par le biais d'une acquisition. »
La prochaine assemblée générale des actionnaires aura lieu le 21 avril. La stratégie de Bull sera sans doute plus clairement expliquée d'ici là.