Habituellement, les constructeurs font le choix de passer leurs solutions serveurs sous Linux, en mettant en avant les économies pour leurs clients. Bull opère la démarche inverse. Le constructeur vient de nouer un partenariat avec Microsoft pour proposer ses clusters de calcul Novascale sous Windows Compute Cluster Server 2003 (CCS). De façon à pouvoir séduire « les PME qui n'ont pas forcément les moyens d'avoir un administrateur Linux, ou à qui, pour une raison ou une autre, Linux fait peur », explique Olivier David, responsable des relations avec les éditeurs de logiciels pour Bull HPC (l'entité high-performance computing du constructeur). L'annonce a été faite hier, au cours du Forum Fluent à Paris, salon consacré aux « simulations numériques des écoulements de fluides et transferts thermiques ». Bull, déjà bien présent dans le secteur de la recherche, désire en effet « se diversifier en allant sur le marché de l'industrie », commente Olivier David. Les PME visées sont celles qui se sentent frustrées avec les performances de leurs stations de travail en termes de puissance de calcul, mais n'ont pas les moyens ou la volonté de migrer à Linux. Bull leur offre alors une solution intégrée, avec un système d'exploitation préinstallé et des applications préconfigurées, « sans nécessiter d'intervention hyper pointue de la part d'un administrateur », souligne Olivier David. Tarifs identiques pour les configurations sous Windows ou Linux La différence avec les solutions sous Linux est essentiellement à ce niveau puisque, sur le plan de la tarification, Bull assure que les prix des configurations identiques sous Linux ou Windows sont les mêmes. Il faut ainsi compter « quinze à vingt mille euros pour une configuration de base à quatre n?uds, selon la mémoire ou la technologie d'interconnexion », indique Olivier David. Le choix se fera donc sur la nature du système d'exploitation et les compétences en place, le cluster, sous Windows, s'intégrant dans le reste du système d'information Windows de l'entreprise. Windows CCS est en effet une déclinaison de l'édition 64 bit de Windows Server 2003, conçue uniquement dans ce but. « Elle est limitée à cet usage, donc beaucoup moins chère que la version standard, explique Eric Nataf, responsable de l'offre HPC chez Microsoft France. Elle inclut en revanche des outils spécifiques, liés par exemple à la sécurité, à l'ordonnancement des tâches ou à l'administration du cluster. » Microsoft disposait déjà d'accords similaires avec d'autres constructeurs. Pour ces derniers, être OEM de Microsoft signifie qu'ils peuvent préinstaller le système d'exploitation, bénéficier de l'expertise de Microsoft sur le sujet, et de son aide au niveau du marketing. « Cela permet également de discuter à trois avec les éditeurs partenaires », rappelle Olivier David. Côté Microsoft, l'accord lui permet de renforcer sa visibilité sur un marché plutôt orienté Linux en règle générale (l'offre HPC de Bull avec les serveurs Itanium reste sous Linux uniquement), et lui procure une certaine visibilité en France et en Europe, les « marchés dominants » de Bull.