Après avoir perdu sa nationalité française en étant racheté par deux fonds d'investissement étrangers (Silver Lake et Altaone) pour 580 millions d'euros en avril 2016, Cegid n'a désormais plus de patrie. Le siège social de la société, historiquement basé depuis sa création à Lyon en 1983, va en effet être délocalisé aux Pays-Bas. D'après notre confrère du Progrès qui a pu s'entretenir avec le président et fondateur de l'éditeur de logiciels, Jean-Michel Aulas, l'opération marquerait la volonté de donner au groupe une envergure internationale et n'aurait pas de conséquence sur l'emploi. Aux Pays-Bas, seulement 4 personnes seraient recrutées d'ici la fin de l'année pour l'occasion. Toute « connotation fiscale » serait par ailleurs écartée. 

La CFDT, syndicat majoritaire de Cegid, se dit pour l'heure sereine mais vigilante sur les conséquences sociales et fiscales de l'opération. « Le fait que la CFDT travaille depuis des années à établir un niveau de dialogue social de haut niveau, une confiance et un respect mutuel sur des bases solides avec la direction, ne nous empêcheras d’être vigilant sur le transfert futur du siège social du groupe Cegid aux Pays-Bas », nous a indiqué Xavier Persouyre, délégué syndical CFDT chez Cegid. En France et dans ses 15 filiales et bureaux dans le monde, l'éditeur emploie 2 250 salariés. Jean-Michel Aulas, qui détient 4% du capital de la société qu'il a fondée, devrait conserver encore pour une année supplémentaire son poste à la présidence, voire pour un peu plus longtemps d'après le Progrès.

Une OPA sur les 10% du capital de Cegid échappant à Claudius France

Outre l'annonce du déménagement de son siège, la société Claudius France détenue par les deux fonds ayant racheté Cegid qui possédait jusqu'à présent 90% de son capital a annoncé lancer une offre publique d'achat sur le solde des actions restant en possession des actionnaires minoritaires. Afin de les convaincre, le prix proposé a été revu à la hausse par rapport au dernier cours de bourse, à savoir 85 euros par action contre 61 euros précédemment. Une réunion du conseil d'administration serait prévue en juin pour valider cette opération.