Pour les prochaines années, Cisco prévoit maintenant une croissance du chiffre d'affaires comprise entre 3 et 6%. En 2011, l'équipementier tablait plutôt sur une hausse comprise entre 5 et 7%. Cette nouvelle projection correspond à un taux de croissance annuel composé sur les trois à cinq prochaines années si l'on en croit les informations présentées par Frank Calderoni, directeur financier de Cisco, lors de sa conférence annuelle pour les analystes. 

Ce mouvement de repli a été engagé suite à une prévision pessimiste pour le trimestre en court. Publiée par Cisco le 13 novembre, elle prévoyait un recul du chiffre d'affaires compris entre 8% et 10% par rapport à l'an passé. Pour expliquer cette chute, l'entreprise avait avancé une baisse de la demande dans les pays en voie de développement et des transitions compliquées au sein de certaines gammes de produits. Suite à cette annonce, plusieurs analystes avaient demandé à ce que les prévisions à long terme soient remises en question. 

Cisco passe à côté de ses prévisions

Cisco est l'équipementier dominant dans le domaine du matériel réseau et un des acteurs importants pour ce qui est des serveurs d'entreprise. Il compte également devenir un leader dans le domaine de l'informatique générale. Avec un chiffre d'affaires annuel de 50 Md$, Cisco est un des indicateurs fiables des tendances de l'industrie IT. 

En plus de l'incertitude macroéconomique et de clients plus prudents, Frank Calderoni met en cause un manque de dynamisme dans le secteur des services pour expliquer la baisse de ses objectifs. John Chambers, le CEO de l'équipementier déclarait aux analystes, le mois dernier, que Cisco était largement passé à côté de ses prévisions sur 10 principaux marchés en voie de développement. L'incertitude économique refroidit les clients, ajoutait-il. 

Le coeur d'activité de Cisco ne représentera que 1% de sa croissance

La majeure partie de la croissance du chiffre d'affaires de Cisco sera assurée ces prochaines années sur des secteurs qui ne font pas partie de son coeur de métier (routage et commutation), a expliqué Frank Calderoni, jeudi dernier. Il s'attend à ce que les ventes de solutions pour les centres de calcul connaissent une hausse de 20 à 25% et servent de locomotive à la croissance, suivies par celles effectuées dans les domaines de la sécurité, de la mobilité, du sans fil et des services. L'activité historique de Cisco ne représentera que 1% de la croissance, a-t-il déclaré. 

Cisco fait clairement part de son intention de se renforcer dans le domaine du logiciel, d'élargir son rôle de fournisseur de services et de devenir un acteur majoritaire dans les secteurs des centres de calcul et des infrastructures cloud. Sur ces deux derniers, il devra faire face aux géants de l'informatique déjà bien implantés comme IBM ou Hewlett-Packard. A noter que ces derniers empiètent déjà sur sur son propre terrain dans le domaine des systèmes convergents.

Lors de la conférence de jeudi, Frank Calderoni a également donné quelques détails sur les résultats de l'exercice 2013, clos le 27 juillet dernier. Par zone géographique, le chiffre d'affaires a crû de 8% sur les continents américains, de 4% en Asie-Pacifique et de 1% dans la zone EMEA. Les facturations sur les datacenters ont pour leur part augmenté de 60% suivies par celles des technologies sans-fil qui signent une hausse de 31%. En revanche, les revenus de Cisco sur les outils de collaboration ont chuté de 6% et ceux sur les systèmes de routage de dernière génération de 1 %.