En direct de Las Vegas - Vice-président - parmi d'autres - de Cisco Investments, Rob Salvagno travaille dans un fonds qui gère un peu plus de 2 milliards de dollars et financent une centaine d’entreprises dans le domaine des nouvelles technologies aux États-Unis mais également un peu partout dans le monde. Dans le portefeuille du fonds, on peut citer Atlantis Computing, CloudFX mais également Springpath, Ctera, LiveAction, MuleSoft, Platfora mais également des poids lourds comme VMware. Lors d’une table ronde à Cisco Live 2016, deux fondateurs de start-ups, l’allemand Josef Brunner CEO de Relayr et l’américain Bob Friday CTO de Mist Systems, sont venus témoigner de leur expérience avec Cisco Investments.

« Le bénéfice d’avoir Cisco dans votre board est énorme » a avoué Bob Friday, qui a lancé une jeune pousse spécialisée dans l’optimisation des réseaux sans fil WiFi et Bluetooth pour mieux servir les utilisateurs. Le CEO de Relayr, qui fournit une plate-forme middleware agnostique pour l’IoT, est positionné lui aussi positionné sur un créneau très porteur. « Si vous avez une bonne équipe et que vous commencez à avoir des résultats, les investisseurs arrivent mais il y a différents moyens de recevoir de l’argent […] La chose la plus importante pour moi est le réseau pour spécifiquement accélérer le business ». Les fonds ne sont pas les seuls éléments à entrer en jeu, l’expérience apportée par les VC peuvent permettre de gagner du temps, d’éviter des erreurs et de développer le chiffre d’affaires plus rapidement. 

Un actionnaire très impliqué

Arif Janmohamed, ancien de Cisco Investments et aujourd’hui associé chez Lightspeed Ventures Partners (4 milliards de capital), qui compte ou a compté Nutanix, Rubrik, Fusion-io, AppDynamics, Nicira, Nimble Storage ou encore Nest dans son portefeuille, abonde dans ce sens. « Nous sommes des conseillers pour accélérer le développement des start-ups. Si vous prenez l’argent de Cisco, ce n’est pas sans conséquences. Pouvez-vous toujours être partenaires avec HP ou un autre. Nous demandons aux start-ups de bien comprendre les implications qui vont avec les fonds apportés par Cisco ou un autre bailleur financier ». Le meilleur exemple est aujourd’hui Springpath que nous avons rencontré il y a un mois. Cette start-up qui propose une intéressante solution d’hyperconvergence nous a accueilli dans ses locaux à Sunnyvale et quel n’a pas été notre étonnement devant la présentation menée par Tod Brannon, directeur marketing pour les produits Unified Computing chez Cisco. Interrogé sur les relations avec l’équipementier et notamment le développement de partenariats avec d’autres fournisseurs comme le font Nutanix et Simplivity, les dirigeants de Springpath ont été clairs. Ce n’est pas à l’ordre du jour. La solution est aujourd’hui exclusivement commercialisée avec Cisco. Et les développements à venir, notamment le support de NSX, sont également discutés avec l’équipementier de San José. Cisco n’est pas vraiment ce qu’on pourrait appelé un actionnaire dormant. « Springpath a profité d’une opportunité unique, celle d’intégrer le catalogue de Cisco », nous a confié Rob Salvagno.

 

« L’évaluation des start-ups reste la chose la plus compliquée pour un investisseur » nous a indiqué Arif Janmohamed, associé chez Lightspeed Ventures Partners. (crédit : Serge Leblal)

Rob Salvagno reste très confiant pour son métier. « Si vous regardez le capital avancé par les ventures, c’est un apport fondamental pour les start-ups. Entre San Francisco et San José, nous avons beaucoup de boards où investir mais nous regardons tout de même en Europe et en Asie. Le focus de Cisco Investments est mondial, et l’Europe - avec Israel - est particulièrement important, notamment au termes d’innovation technologique. En France et en Italie par exemple. Ce n’est pas une zone géographique que nous laisserons tomber. Nous travaillons avec de nombreux partenaires. » Rappelons que Cisco a crée un fonds spécial pour investir 100M$ dans les start-ups françaises