Lors de sa journée consacrée aux analystes financiers, le mercredi 3 octobre à San Francisco, HP a peint des perspectives financière moroses pour son exercice 2012, en indiquant qu'il table sur un bénéfice par action de 3,40 $ à 3,60 $. C'est bien en deçà de l'estimation des analystes qui était de 4,18 $. Après cette annonce, le cours de l'action de la firme de Palo Alto a immédiatement accusé le coup avec une baisse de près de 11%. HP a déjà affiché une perte de 8,9 milliards de dollars au troisième trimestre clos le 31 juillet 2012. La société avait auparavant déclaré qu'elle allait provisionner une charge de 8 milliards de dollars pour son pôle services, issu de l'acquisition d'EDS en 2008 pour un montant de 13,9 milliards de dollars.

Depuis de départ de Léo Apotheker, la direction de HP tente de redresser la barre après une une série de faux pas qui avait mis à mal le développement d'une gamme de smartphones et de tablettes webOS et paniqué les salariés avec l'annonce de la cession de l'activité PC. Depuis, avec le ralentissement de l'activité économique, le nouveau CEO, Meg Whitman, a annoncé un plan d'économies qui consiste à supprimer de 27 à 29 000 emplois. Hier, les dirigeants de HP ont présenté des plans supplémentaires pour chaque groupe de produits de la compagnie.


Trop de références en PC et imprimantes

La société va simplifier ses offres PC professionnels et imprimantes en réduisant d'un quart ses plates-formes PC d'ici à la fin 2014, ainsi que 30% de ses modèles ou références d'imprimantes, dans le même laps de temps, ont indiqué les dirigeants. Prenant en exemple Apple, HP a également déclaré qu'il mettra également l'accent sur une meilleure conception des produits. "Nous ne voulons pas faire du laid", a ainsi déclaré Stacy Wolf, vice-président chez HP en charge du design industriel. Pour marquer le coup, il a exhibé  le récent PC tout-en-un Spectre One et l'ultrabook Envy XT pour indiquer quelle direction voulait prendre HP.

La firme espère également réussir à imposer ses tablettes professionnelles reposant sur Windows 8. "Nous nous attendons à voir croître cette catégorie de produits d'un facteur 3 par rapport au marché des tablettes grand public"», a déclaré Todd Bradley, vice-président exécutif de l'activité PC et impression.

Un bilan du turn over à la direction de HP

Étonnant son auditoire hier, Meg Whitman  a indiqué qu'une partie des problèmes de HP est issue de l'organisation interne de l'entreprise. HP n'a pas eu "un système contraignant de gestion des ventes ou du système CRM depuis des années», a déclaré Mme Whitman. Cette année, "HP a pris la décision de passer à Salesforce.com », ce qui, selon nous, donne des résultats concrets et tangibles» dans l'amélioration des opérations, a-t-elle dit. La firme se prépare également à revoir son organisation du travail.

HP a connu beaucoup de turbulence dans ses bureaux au cours de cette dernière décennie, mais la dirigeante voulait montrer aux analystes à quel point la société avait réussi à changer avec le temps. Il y a dix ans, a poursuivi Mme Whitman : "HP était essentiellement une société d'impression." À l'époque, l'activité imprimantes représentait plus de 40% du chiffre d'affaires - et plus de 95% des bénéfices. Aujourd'hui, cette division ne compte plus que pour environ 20% du chiffre d'affaires et 30% des profits, et HP est maintenant une société beaucoup plus diversifiée, a-t-elle dit.

Lors de cette réunion, Meg Whitman a toutefois tenu à louer deux de ses prédécesseurs, Carly Fiorina et Mark Hurd, pour l'assemblage "d'un ensemble puissant d'entreprises [qui] peut fournir des solutions formidables à ses clients et une excellente plus value à ses actionnaires". Les deux principales acquisitions réalisées par les deux anciens CEO de la compagnie étaient Compaq par Mme Fiorina en 2002 et EDS avec M. Hurd en 2008. Les problèmes de l'activité EDS sont peut être à mettre au compte des quatre changements de CEO ces dernières années a-t-elle dit. Ces perturbations ont entraîné des ajustements dans la stratégie et les solutions adoptées à court terme qui n'ont pas contribué à stabiliser la société.