« Nous croyons dur comme fer à l'arrivée d'une nouvelle façon de travailler », a martelé Ronnie Maffa, vice présidente en charge du développement des solutions de collaboration d'IBM. Comme chaque année, la compagnie a profité de son évènement ConnectED qui se tenait du 26 au 28 janvier à Orlando pour partager sa vision de la collaboration en entreprise. D'après Ronnie Maffa, celle-ci ne doit plus s'articuler autour des documents mais bien autour des personnes. C'est dans cette optique que la logique sociale prend tout son sens. « Je reçois sans cesse des sollicitations de divers collaborateurs ou personnes externes à l'entreprise, le système doit être capable de mettre lui-même en avant les requêtes prioritaires en fonction de mes axes de travail, explique la dirigeante. C'est pour cette raison que la collaboration doit maintenant englober l'ensemble des collaborateurs, qu'ils soient internes ou externes ». Mais sachant très bien qu'un beau discours ne suffit pas pour vendre ses solutions, la firme d'Armonk a également profité de l'évènement pour annoncer des aménagements au sein de sa suite collaborative Connections.

C'est dans l'optique de renforcer l'adoption de ses solutions collaboratives que big blue a décidé de donner leur indépendance à certains modules de sa suite. File Sync and Share sera ainsi disponible indépendamment de Connections, pour 4$ par mois et par utilisateur, à la fin du premier trimestre. La solution cloud de partage de fichiers basée sur Websphere (100% Java) pourra être intégrée à différents environnements, pas forcément liés à IBM. « Il est également possible de lui adosser d'autres modules pour la gestion de blogs ou la mise en place de forums », précise Luis Benitez, responsable produit de Connections. Dans une même logique, la firme d'Armonk a annoncé qu'une version cloud de sa solution de gestion des contenus, FileNet, serait disponible d'ici la fin de l'année sous le nom Navigator. 

Verse poussé par les utilisateurs

Mais au delà des aménagements purement techniques, IBM mise sur d'autres leviers pour doper l'adoption de ses solutions. À travers le modèle freemium de Verse, omniprésent durant le ConnectED, la firme change complètement d'approche. « Ce modèle permet de mettre en valeur les principaux investissements que nous avons faits sur cette solution autour de l'analytique, du design et du social pour susciter l'adhésion », déclare Kramer Reevs, directeur de la branche Managing and Collaboration Solutions. En outre, IBM espère court-circuiter complètement le mode d'adoption traditionnel des entreprises, plutôt ancrées dans une logique top end. « Nous comptons sur les utilisateurs individuels pour imposer Verse auprès de leurs sociétés et de leurs dirigeants », explique Kramer Reevs. C'est d'ailleurs pour cette raison que la firme d'Armonk a centré le développement de son client mail sur les utilisateurs et non sur l'entreprise. 

Pour ne pas se limiter aux simples nostalgiques de Lotus, même si la filiation entre Verse et Connections est évidente, IBM dit vouloir étendre la compatibilité de son client mail à d'autres types d'infrastructure (il est pour l'instant propulsé en grande majorité par Domino et, dans une moindre mesure, par SoftLayer) dans le cadre de déploiement on-premise. Sa conception entièrement en HTML5 doit également lui permettre de tirer profit d'autres technologies du marché comme Exchange. « Il faut que l'utilisateur ait le choix de son infrastructure », argue Kramer Reevs.