Pour qu'Arnaud Montebourg, ministre de l'industrie, et Geoffroy Roux de Bézieux, candidat à la présidence du Medef (et Pdg d'Omea Télécom) soient d'accord, c'est que le sujet est grave. Mis en place en début d'année, le CICE, Crédit impôt pour la compétitivité et l'emploi, est en effet l'objet d'une double critique, la première venant du virulent ministre, la deuxième du non moins virulent chef d'entreprise.

Le Ministre dénonce les groupes industriels qui font pression sur leurs sous-traitants. Leur expliquant que s'ils bénéficient du CICE, ils doivent le répercuter dans leurs tarifs et donc les baisser. Ce serait même un critère de choix ou de reconduction d'un sous-traitant pour les grands groupes ! Arnaud Montebourg explique  "Le racket au CICE est une nouvelle traduction de ce rapport de force déséquilibré entre donneurs d'ordres et sous-traitants" ...."Il n'est pas question que ce crédit d'impôt qui a d'abord pour objectif d'aller vers l'appareil productif en difficulté, dont les marges doivent être reconstituées, d'aider d'abord les PME et les ETI (entreprises de taille intermédiaire) en recherche de croissance, puisse finalement filer par fusion-absorption vers les grands groupes".


6% de commission pris par les banques

Quant au second défaut de la cuirasse du CICE, il vient des banques privées, celles de proximité qui vont alimenter les PME en CICE. Elles prendraient 6% de commission sur ces crédits, alors qu'elles ne courent aucun risque, ces crédits et les encours correspondants, étant gérés par la BPI. 6% c'est peut être beaucoup pour faire l'intermédiaire, en tout cas, cette « com » n'avait pas été prévue par les concepteurs du CICE. En pleine campagne électorale interne au Medef, Geoffroy Roux de Bézieux n'a pas manqué de la faire remonter comme une preuve de la discrimination des PME et des ETI, ses possibles électeurs.