Pour sa troisième édition, le Défi H (Trophée des Grandes Écoles et Universités au service de l'insertion professionnelle des personnes en situation de handicap co-organisé par Sogeti et Le Monde Informatique) compte la Fondation Garches parmi ses partenaires  Créée il y a 20 ans par les médecins de l'hôpital Raymond-Poincaré, cette association met en oeuvre un ensemble de programmes destinés aux personnes handicapées ou aux  professionnels responsables de leur prise en charge, qui visent tous à améliorer l'autonomie et la réinsertion de ces personnes. Elle sera partenaire du Défi H aux côtés de trois associations, l'Adapt, Exéco et Tremplin pour accompagner les projets. 

Pour Didier Pradon, responsable du laboratoire d'analyse du mouvement de l'Hôpital Raymond Poincaré et ingénieur hospitalier à la Fondation Garches, le Défi H est d'abord parti d'une aventure personnelle. « J'ai été sollicité en 2012 sur la problématique du handicap par l'un des étudiants de Polytech Grenoble qui pilotait le projet AmyWheel Chair ». Cette application visant à améliorer les déplacements des personnes en fauteuil roulant a été récompensée par le prix de l'innovation.  L'expérience s'étant révélée positive, Didier Pradon décide de renouveler sa participation l'année suivante en soutenant Armind. Ce projet développé par les équipes de Polytech Grenoble portait  sur l'interaction entre un casque neuronal et un bras robotisé et a également été récompensée dans la catégorie meilleure innovation.

Communiquer sur ses besoins

Ces deux participations ont conduit la Fondation Garches à mener des efforts de sensibilisation sur deux niveaux. « Il s'agit de s'attacher à l'innovation technologique mais aussi aux besoins de la personne handicapée », a insisté le représentant de l'association. « Ces deux éléments ne doivent pas être décorrélés. Il faut sensibiliser les individus sur l'utilisation et sur l'utilité des innovations technologiques pour les personnes handicapées en prenant en considération la problématique de la déficience. Car  il existe des technologies utiles mais non utilisables et d'autres utilisables mais totalement inutiles. Et c'est là-dessus qu'il faut travailler ». 

Pour Didier Pradon, on doit également trouver le  meilleur compromis pour que des personnes souffrant d'un handicap puissent adapter leur sphère privée au monde professionnel, et qu'elles puissent se déplacer de leur domicile jusqu'à  leur entreprises. Selon lui, l'élément clé est l'accessibilité  numérique. L'ingénieur hospitalier pense également que les personnes handicapées doivent faire part des  besoins liés à leur insertion professionnelle mais qu'elles n'ont pas été éduquées pour  faire cette démarche. 

Enfin pour que les entreprises respectent l'obligation d'embaucher au moins 6% de personnes handicapées, Didier Pradon a un avis tranché. « L'accessibilité des bâtiments devrait être imposée sous la contrainte », juge- t-il. « Mais les choses commencent à évoluer dans les entreprises grâce à des initiatives telles que les missions handicap. Reste qu'il  faut démystifier les à priori des décisionnaires sur cette question, inciter les entreprises à faire appel à leurs centres de reclassement  et surtout ne pas faire de différences. »