L'expression « ère post-industrielle » indique un moment de l'histoire industrielle où toutes les bases techniques sont maîtrisées mais où il reste à en tirer les vrais profits. Pour le cabinet Deloitte, il existe un équivalent à l'ère numérique : l'ère post-digitale. Les DSI se doivent d'être les catalyseurs des usages des technologies pour tirer un vrai profit de celles-ci alors que leur maturité est acquise.

Ce cabinet de conseil et d'audit vient en effet de publier sa quatrième édition des Tech Trends [tendances technologiques]. Celles-ci reposent sur l'analyse de pratiques business constatées dans au moins trois entreprises dans le monde et pouvant être généralisées à moyen terme dans toutes les entreprises. Dix tendances ont été repérées : cinq « éléments de rupture » et cinq « tendances facilitatrices ».

Cinq ruptures attendues 

Les cinq ruptures commencent en premier lieu la place du DSI comme catalyseur de ce post-digital. Il doit donc amener les métiers à profiter des technologies qu'il a appris à maîtriser, ce qui n'implique pas une place de premier plan pour lui (voire même qui le renvoie dans les soutes). Plus attendues sont des tendances comme d'une part la mobilité, d'autre part le design et l'ergonomie au coeur des développements. La redéfinition des processus s'appuyant sur le « social » (dans le sens de « reséautage social ») est également assez attendu dans une telle liste mais Deloitte y donne une dimension particulière.

Loin de se contenter d'un « réseau social d'entreprise » où les happy fews vont échanger leurs recettes, les entreprises doivent réfléchir à une nouvelle organisation où la notion de « réseau social » doit prendre toute sa dimension, à la fois « dans la vraie vie » et le numérique. Le « social » est donc bien une révolution culturelle, pas un outil de plus.
Enfin, une tendance de rupture est technique : l'émergence d'IPv6. La pénurie d'adresses IPv4 va pousser à cette migration mais celle-ci va pousser l'Internet des objets, avec toutes ses révolutions business induites.

Cinq tendances facilitatrices

A ces cinq ruptures s'ajoutent cinq tendances facilitant les ruptures. La première d'entre elles concernent l'or du numérique : les données. L'analyse des données n'est désormais plus une chasse gardée de tel ou tel mais se généralise dans l'entreprise. La difficulté reste de donner du sens, d'interpréter ces données, bref de faire émerger la pépite de la gangue.
Autre tendance, la gamification ne sera réservée aux « jeunes ». Deloitte rappelle ainsi que la moyenne d'âge des utilisateurs de jeux en ligne dépasse les quarante ans aux Etats-Unis. Il ne s'agit pas d'une tendance technique (quoique...) mais bien d'une manière de motiver les troupes.

La cybersécurité est un autre axe fort. Nul n'est à l'abris d'une attaque et repérer une pénétration bien faite peut prendre plusieurs mois. Les entreprises, selon Deloitte, manquent de stratégies d'après-attaque. Deloitte a également affiché un mea culpa. Il a ainsi été obligé d'intégrer le PGI dans les dix tendances technologiques après après seriné durant des années que le PGI n'était plus un sujet. La raison du revirement tient en une expression : le in memory. Cette nouvelle technologie transforme la manière d'utiliser les PGI.

Enfin, Deloitte insiste auprès des DSI pour que ceux-ci se comportent en vrais chef d'entreprises. Chaque direction des systèmes d'information doit donc défendre ses propres intérêts et savoir délivrer ses services sans se mettre en danger, même quand il faut externaliser pour être plus efficace. Elle doit développer ses propres outils, sa propre stratégie, sa gestion interne, son marketing, etc.