Objectif: 2500 hot spots installés à fin 2004. L'offensive d'Orange sur l'Internet sans fil, depuis septembre 2003, tout comme celle des SFR, Swisscom, All Telecom et autres Wisp (Wireless Internet Service Provider), n'est pas sans créer un appel d'air sur le marché des compétences réseaux. Dans un premier temps, cette vague d'équipement a surtout fait l'affaire des installateurs-intégrateurs, leur permettant de redéployer leurs équipes, moins sollicitées par les infrastructures filaires, vers les chantiers du sans fil. Mais, du fait de l'envergure de l'offensive lancée depuis l'été dernier, les grands opérateurs ont tendance à internaliser une bonne partie des processus. A titre d'exemple, la direction régionale Provence-Côte d'Azur de France Telecom, qui, concernant le rythme des installations, figure au second rang après l'Ile-de-France, tourisme d'affaire oblige, a dédié une équipe de quatre ingénieurs-conseil à ce chantier. Au rythme d'une centaine d'hôtels équipés en six mois, cette équipe partage son temps entre les études sur sites débouchant sur des dossiers techniques (de deux à quatre par semaine) et les visites de recette avant, pendant et après installation. Entre temps, sur la base du dossier détaillé établi pour chaque hôtel (95% des installations) ou pour tout site public, le relais aura été passé à une unité nationale (à Lyon) qui configure les équipements (routage, supervision, etc) en conséquence, puis aux installateurs (le plus souvent des sous-traitants). La recette après mise en service couvre également l'administration et la continuité de service auxquelles s'engage l'opérateur, accords de roaming et hot line à l'appui. Ce qui fait clamer au patron d'Orange France, Didier Quillot, que "le WiFi n'est pas un métier de garagiste". Sans pour autant susciter une vague d'embauche d'ingénieurs et de techniciens comparable à celle de la fin de décennie 90, avec la téléphonie mobile, cette sollicitation de compétences est source d'une certaine mobilité qui, au final, s'avère positive pour l'emploi dans le secteur réseaux et télécom, toutes générations confondues. Selon Yannick Basselin, chef de projet coordinateur du chantier WiFi pour la direction régionale niçoise de France Telecom, "le plus frappant a été l'engouement des techniciens concernés", après la semaine de formation à l'assemblage de technologies radio, Ethernet et sécurité qui les a préparés à la conduite de ces études techniques. Tant il est vrai que cette approche "tranche avec le monde de commutants dont ils sont issus". Et dans les écoles d'ingénieurs télécom, l'on constate que les étudiants ayant effectué un stage sur des projets d'infrastructure sans fil (public, ou dans les entreprises, ou en R&D) n'ont aucune difficulté à se caser, voire à monneyer cette expérience par un bon niveau de salaire pour leur premier emploi. A suivre.