Les fournisseurs de services cloud chercheront en 2013 à établir des partenariats pour offrir une plus grande gamme de services. Les clients attendent de plus en plus ce genre d'alliances selon une étude du cabinet Current Analysis. Le marché a déjà vu certains partenariats, mais la chercheuse Amy Larsen DeCarlo, analyste principal spécialiste de la sécurité et des services de datacenters chez Current Analysis, s'attend à voir encore plus d'alliances. Les demandes des clients dépassent en effet la capacité des fournisseurs séparés.

Ces partenariats sont fondamentalement tirés par l'adoption des services de cloud computing qui se produit plus rapidement que prévu par beaucoup de gens, selon Amy Larsen DeCarlo. « Il y a encore un long chemin à parcourir », a-t-elle ajouté, mais les clients se tournent vers les fournisseurs de cloud pour des solutions orientées métier qui permettent d'économiser de l'argent et de fournir des services à valeur ajoutée. Mais les clients, en particulier les plus haut de gamme des grandes entreprises, veulent des services complets de bout-en-bout, que les prestataires séparés ont du mal à fournir. Il en résulte que des partenariats sont créés.

Deux exemples ont déjà été vus sur le marché, comme les alliances d'une part entre AT & T et IBM, et d'autre part entre le CSC et Sprint. Ces alliances ont été annoncées l'an dernier et elles devraient déboucher sur des offres de services annoncées au début de l'année 2013, estime Amy Larsen DeCarlo. Dans de nombreux cas, les partenariats ne sont pas utilisés pour compenser les lacunes dans les services des prestataires, mais plutôt pour créer des capacités étendues que le prestataire ne serait pas en mesure d'offrir à lui seul.

Association de circonstances pour renforcer les offres

IBM, par exemple, est connu pour ses capacités d'analyses puissantes dans son SmartCloud, mais les clients qui utilisent le service voudraient peut-être un lien direct vers le cloud pour les informations sensibles. « IBM n'a pas le réseau pour cela » constate Amy Larsen DeCarlo, ce qui explique pourquoi AT & T est un choix naturel pour un tel partenaire. Les clients du MPLS AT & T peuvent ainsi avoir des connexions directes sécurisées et privées aux centres de données IBM. Le partenariat entre AT & T et IBM aboutit à offrir un engagement de niveau de service (SLA) de bout-en-bout : pour le client, ce SLA englobe à la fois le transfert de données sur le réseau et la manipulation de ces données pour l'analyse, du moins dans la vision défendue par Amy Larsen DeCarlo. Des détails sur la relation AT & T-IBM sont attendus au début de cette année.

D'autres fournisseurs ont également monté des partenariats. Amazon Web Services, que beaucoup considèrent comme le principal fournisseur d'infrastructure en tant que service (IaaS), dispose d'un vaste marché d'applications qui ont été optimisées pour fonctionner sur son propre cloud, en s'appuyant sur SAP HANA, une base de données disponible pour un tarif horaire, Citrix NetScaler, et des dizaines d'outils de base de données, y compris MongoDB et Basho Riak, qui sont disponibles sur son cloud. AWS a également des partenariats avec des sociétés d'intégration de systèmes, BMC, CA et d'autres qui fournissent à l'utilisateur final l'accès à son nuage et de la gestion des ressources en nuage. Les partenariats avec les fournisseurs de datacenters comme Equinix visent à autoriser les connexions directement dans les nuages d'AWS.



Salesforce.com, considéré par beaucoup comme le principal prestataire de logiciel en tant que service (SaaS), mène de tels échanges pour faire tourner des applications complémentaires (BI, marketing, collaboratif...) à sa propre offre de GRC. Amy Larsen DeCarlo s'attend à ce que ces partenariats continuent de progresser en 2013 au fil des exigences de leurs clients. En effet, les fournisseurs de services comprennent qu'ils peuvent mieux servir les utilisateurs grâce à des partenariats avec d'autres entreprises.

Les utilisateurs finaux doivent-ils attendre que les fournisseurs affermissent leurs stratégies de partenariat avant d'opter pour le cloud computing ? Amy Larsen DeCarlo estime que chaque organisation est différente, mais en général la plupart des partenariats sont désormais construits pour mettre en oeuvre la prochaine génération de services des prestataires. « Le fait que ces fournisseurs soient à la recherche de partenariats n'indique pas un problème avec leurs propres services », explique t-elle avant d'ajouter : « dans de nombreux cas, ils prennent même de l'avance sur les exigences à venir des clients. C'est vraiment une évolution normale du marché. »