L'opération de la police allemande a perturbé une partie de l'infrastructure informatique de plusieurs sites web, et une plate-forme de communication utilisée par les membres du Pirate Party ont été fermée. Un porte-parole du parti a affirmé que ni le Pirate Party lui-même, ni aucune de ses antennes n'étaient sous le coup d'une enquête judiciaire et qu'il se désolidarisait de toute infraction criminelle. Selon les premiers éléments fournis par le Pirate Party et la Fondation EtherPad, la police enquête sur la mise à disposition, sur l'un des serveurs, de l'outil de collaboration PiratenPad. L'application web, qui utilise le logiciel EtherPad, permet aux utilisateurs de collaborer à un fichier texte, un pad, et de le modifier librement en ligne.

Le conseil du Pirate Party a dit qu'il agirait en toute transparence et qu'il fournirait tous les éléments nécessaires pour les besoins de l'enquête. Il s'interroge cependant sur l'ampleur des mesures prises par la police et sur la validité du mandat de perquisition. Selon les informations données par ses représentants, un seul service public installé sur un serveur virtuel est concerné. « La déconnexion de tous nos serveurs représente une intrusion massive dans nos systèmes, et un dommage politique grave, » a indiqué le Pirate Party dans un communiqué où il condamne la saisie.  En effet, l'opération a mis hors ligne tous les serveurs du parti pirate allemand, deux jours avant des élections dans le Land de Brême auxquelles il participait.

Une attaque planifiée contre EDF

La Fondation EtherPad a également exprimé sa préoccupation. « Nous pensons que la principale raison de ce raid, c'est que PiratenPad était utilisé par le groupe Anonymous pour planifier une attaque, » a indiqué la Fondation. « Nous sommes inquiets, parce que nous craignons que tous les déploiements EtherPad, utilisés en toute transparence par différents groupes en Allemagne, ne soient saisis par la police. »

Anonymous, un groupe de militants du net, s'est fait connaître par ses attaques contre, notamment, Amazon, l'Église de Scientologie, Paypal et Visa, ces deux derniers en représailles au blocage des dons à Wikileaks par le système de paiement en ligne. Les enquêteurs recherchent une éventuelle activité suspecte de Piratenpad ou de ses membres. Selon certaines rumeurs émises sur Twitter et non vérifiées, les militants d'Anonymous envisageaient d'utiliser une clef SSH qui aurait été publiée sur PiratenPad, pour lancer une attaque DDoS contre le groupe énergétique français EDF.