Comme attendu, Syntec Informatique livre le deuxième volume de son 'Livre Vert' portant cette fois sur le télétravail au service du développement durable, après un premier cahier axé sur les enjeux de la dématérialisation. L'initiative de la chambre syndicale vise à mettre en évidence les retombées positives que peuvent apporter les nouvelles formes d'organisation permises par les TIC, tant sur l'environnement, qu'au sein des entreprises et auprès des salariés. Ainsi, parmi les bénéfices mesurables les plus immédiats du télétravail figure la réduction des émissions de CO2 liées aux trajets domicile/bureau (26 km par jour en moyenne en France par employé). Si les salariés travaillaient en moyenne deux jours par semaine chez eux, le gain direct correspondrait à 10% du bilan carbone annuel d'une personne, donne en exemple le document chapeauté par le Comité Développement Durable de Syntec Informatique (co-présidé par Eric Boustouller, PDG de Microsoft France et Khaled Draz, PDG d'Euriware). Parmi les autres effets induits, la réduction des déplacements contribuerait à améliorer les conditions de transport et à diminuer les espaces de bureaux ainsi que les émissions de CO2 liées à l'éclairage, à la climatisation, etc. Après avoir décrit l'évolution des pratiques de travail, ce deuxième volume du Livre Vert aborde donc les avantages du télétravail, ses défis et ses effets sur l'organisation et le management. Il décline ensuite les moyens technologiques disponibles (cloud computing, convergence fixe-mobile et voix-données, plateformes collaboratives, équipements mobiles, dispositifs de sécurité...). Le document se clôt sur une série de recommandations. Itinérant, à domicile ou en télécentre Les nouveaux usages de travail qui se propagent ont été générés par une combinaison de facteurs sociologiques, économiques, environnementaux et politiques, rappelle le Livre Vert. Sur cette mutation sont venues s'ancrer l'appropriation progressive d'Internet, ainsi que la diffusion des solutions de mobilité au quotidien et dans l'entreprise, puis l'adoption d'outils avancés de collaboration. « Du fait de la mondialisation, le 'travail distribué' est devenu une notion assez familière pour beaucoup de salariés, souligne le document de Syntec Informatique. Une notion qui renvoie aux réaménagements successifs des organisations de travail, à la redistribution géographique des tâches et aux nouveaux modes de relation qui en découlent... ». Les équipements numériques tels que les ordinateurs portables légers et les clés 3G permettent d'accéder à son espace de travail sur un mode entièrement itinérant (dans le métro, à l'hôtel, à l'aéroport...). Le télétravail peut aussi s'effectuer depuis son domicile ou dans un lieu spécialisé, le télécentre. Ce dernier se présente comme un espace de proximité que se partagent des entreprises ou des administrations. Il contribue à réduire les temps de trajets tout en maintenant les repères du lieu de travail classique. En France, précise le Livre Vert, la plupart des télécentres ont été installés selon une logique d'aménagement local du territoire et sont souvent utilisés comme hôtel d'entreprises pour TPE ou auto-entrepreneurs. Une meilleure productivité des collaborateurs Le télétravail s'effectue dans un monde virtuel qui transforme la communication, mais aussi l'autorité, car les échanges reposent davantage sur la pertinence que sur la position hiérarchique, note le document de Syntec Informatique : « Des personnes qui, dans le monde réel, n'auraient pas pris la parole, communiquent davantage (...). » Pour le salarié, le travail à distance contribue à alléger le stress associé à la fatigue des trajets. Il lui apporte une souplesse d'organisation pour gérer ses contraintes personnelles, ainsi qu'une autonomie accrue dans son travail. Quant à l'entreprise, en dehors de l'économie induite par la réduction des locaux et du flux de papier, elle y gagne une meilleure productivité de ses collaborateurs, une réduction de l'absentéisme (en cas de grève des transports ou d'intempéries) et la possibilité de recruter des compétences au-delà de son périmètre géographique immédiat. Le Livre Vert cite l'exemple d'une solution de téléprésence mise en place pour l'organisation de réunions dans une entreprise de 5 000 salariés. Outre une économie de 6 000 h/an et de 125 000 euros en deux mois, elle aurait renforcé la collaboration mondiale et permis de réduire les temps de développement de solutions et de mise sur le marché. Maintenir le lien social au sein de l'équipe répartie