Avec les changements majeurs dans l'informatique lors de la dernière décennie, le rôle des DSI a considérablement changé. L'éditeur CA Technologies, soucieux de répondre aux attentes de ces derniers a donc fait réaliser une étude sur la transformation du rôle des directeurs des systèmes d'information. C'est auprès de 685 DSI travaillant dans de grandes entreprises nationales et internationales du secteur des télécommunications, de la distribution, des finances ou encore de la conception et ce à travers le monde que les sondeurs ont tenté de définir les attentes et le rôle redéfini des DSI. Avec l'apparition du cloud computing, l'essor de l'Internet mobile et le nombre croissant de terminaux, les problématiques auxquelles ils doivent faire face se sont diversifiées. Une chose est sûre: plus que jamais, ces derniers doivent penser "business".

Entre business et technologie

Concurrencés par des fournisseurs de services tiers traitant directement avec les métiers, les directions informatique doivent donc dorénavant démontrer leur valeur et jouer un rôle d'arbitre. "Au lieu de développer des projets, les DSI sont de plus en plus amenés à les acheter. Ils doivent jouer un rôle d'arbitre entre les besoins métiers et les solutions apportées de façon à pouvoir proposer à chaque fois le meilleur compromis. Il ne faut pas avoir honte de proposer des solutions qui n'ont pas été crées en interne" affirme ainsi Jean-Pierre Ullmo, vice-président des Solutions CA Technologies pour l'Europe. "Aujourd'hui, les DSI ont une double casquette; ils se doivent d'être compétents sur la plan business tout en possédant une forte valeur ajoutée en IT" poursuit-il. "Un DSI qui ne comprend pas la valeur business de ses projets est un DSI sans emploi. Il doit être capable de proposer des solutions innovantes aux solutions métier. Il faut qu'il soit vecteur d'innovation et pas seulement suiveurs des demandes et du marché...".

Les comités de direction trop peu impliqués dans l'IT

Toutefois, pour mener à bien leurs missions, les DSI doivent être soutenus. Problème: 90% d'entre eux au sein de l'hexagone affirment que leur direction manque de culture numérique; un chiffre qui tombe à 80% dans le reste du monde. Les comités de direction doivent par conséquent prendre conscience en urgence de la valeur réelle offerte par les technologies numériques au risque de fragiliser le développement de leur organisation. 30% des DSI pensent ainsi que leur direction ne comprend pas l'impact du numérique sur la croissance de leur entreprise. Enfin, seulement 30% des DSI français sont intégrés dans les processus de décisions stratégiques de leur entreprise alors que plus de 60% d'entre eux considèrent avoir les compétences nécessaires. Une crainte résulte de ces faits: celle que ce manque de sensibilisation aux problématiques du numérique ne soit à l'origine d'une réactivité trop faible sur les secteurs porteurs de l'innovation.

Le DSI doit devenir un pédagogue 

Pour palier ce problème, l'étude recommande un comportement "pédagogue" aux DSI. "Il est d'une importance capitale que les directeurs des systèmes d'information se démènent pour démontrer les valeurs de l'IT en identifiant clairement les domaines pouvant apporter de la valeur" affirme Jean-Pierre Ullmo. Une des méthodes recommandées est d'avoir recours à l'effet "WOW"*. "Il faut parler aux dirigeants, monter les voir avec un projet concret en main, leur présenter et les impressionner" conseil JP.Ullmo. "Il faut faire en sorte que la direction comprenne concrètement l'importance du projet". Toutefois, si les DSI doivent faire des efforts, de leur côté aussi les dirigeants se doivent de prendre en compte les nombreux impacts de l'IT en rapport direct avec les finances de l'entreprise. En allant dans ce sens, une implication des DSI dans les discussions stratégiques du comité de direction serait judicieuse, ces derniers étant les mieux positionnés pour définir les axes de développement numérique et démontrer comment une stratégie ou un projet peut apporter de la valeur ou des bénéfices à l'entreprise. 

Selon l'étude, à l'heure actuelle seulement 23% des DSI français ont pour habitude de s'adresser directement au PDG. Une tendance qui doit selon Jean-Pierre Ullmo, évoluer au plus vite: "les directeurs des systèmes d'information doivent aller vers les comités de direction. C'est une énorme opportunité pour eux. Le DSI a beaucoup à gagner en se rapprochant des comités de direction. Il faut nouer des partenariats intelligents et se rapprocher des métiers" affirme-t-il.