La NSA a tellement « consommé » d'ingénieurs en informatique que son recrutement ne pouvait qu'aboutir un jour à intégrer un Edward Snowden. Et le ratissage numérique opéré n'a pas pu empêcher la moindre opération terroriste. De même, les entreprises se droguent aux données, aux serveurs, aux capacités de calcul et de traitement du Big Data. Pour quoi ? Pour quel résultat ? Et à quel prix, en matière de libertés individuelles ou d'égalité économique notamment ? De même, l'information est de plus en plus « gratuite » mais représente de plus en plus de valeur. Face à ce paradoxe (apparent), quel est le véritable prix à payer ?

Ces questions - et bien d'autres- sont posées par Jaron Lanier dans Internet : qui possède notre futur ?. Ce start-uper a vécu la révolution numérique de l'intérieur de la Silicon Valley. Cela ne l'empêche pas de prendre du recul et de critiquer les dérives de cette société nouvelle, totalement transformée en moins de vingt ans.
L'auteur connaît son sujet, c'est évident. Et il sait écrire. Son ouvrage se lit presque comme un thriller dont nous serions les victimes. A la longue, l'accumulation de problèmes pèse tout de même un peu beaucoup. Malgré tout, cette réflexion (très) critique est des plus salutaires pour tous ceux qui veulent participer à la révolution numérique.