La nécessité de disposer de stations mobiles de secours pour alimenter les réseaux GSM en électricité a été de nouveau mise en évidence après le passage de l'ouragan Sandy sur la côte est des États-Unis. « Les piles à combustible alimentées par du méthanol pourraient fournir une alternative aux batteries actuelles et aux générateurs de secours à moteur diesel », ont déclaré hier Nokia Siemens Networks et Ballard. « Les piles à combustible sont respectueuses de l'environnement, plus silencieuses et plus économiques que le diesel. Elles prennent moins de place et, à puissance égale, elles pèsent moins lourd qu'un générateur de secours », ont assuré les deux entreprises. La station de secours combinée à une pile à combustible développée par Nokia Siemens et Ballard peut fournir de l'électricité pendant environ 40 heures sur un réservoir unique de 225 litres, ce qui représente une consommation d'environ 5,6 litres de méthanol par heure. « Comparativement, un générateur diesel consomme environ trois litres par heure », indique Nokia Siemens. Mais, selon Nokia Siemens, ce différentiel n'est pas significatif, puisqu'il faut aussi tenir compte du fait que les générateurs diesel demandent beaucoup plus d'entretien et que le diesel est trois fois plus cher que le méthanol. D'autre part, la disponibilité du combustible est un élément clé pour déterminer un tel choix. « Au Japon, les partenaires ont vérifié quel carburant les fournisseurs étaient en mesure de livrer en quantité suffisante et le méthanol s'est avéré être le meilleur choix », a ajouté Nokia Siemens.

Des tests en cours au Japon avec NTT DoCoMo

L'opérateur japonais NTT DoCoMo est le moteur du projet de pile à combustible. Il a testé la station de secours combinée à une pile à combustible sur un site de recherche et de développement situé dans le Yokosuka Research Park au Japon. « Le système a également été approuvé par le ministère japonais de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie (METI) », selon Nokia Siemens. « Nous avons spécialement développé ce projet en partenariat avec DoCoMo. Après le tsunami notamment, nous avons cherché un moyen de donner plus de résilience à leur réseau », a déclaré Ben Roome, responsable des relations avec les médias chez Nokia Siemens. L'entreprise née de la fusion de Nokia Networks et de Siemens COM espère que les tests menés par DoCoMo vont déboucher sur un contrat commercial. « Après quoi, nous pourrons développer des solutions similaires pour les autres opérateurs », a avancé Ben Roome.

Les piles à combustible, qui convertissent l'énergie chimique du combustible en électricité, pourraient aussi servir à alimenter ou à recharger les smartphones. Lors de la récente exposition CEATEC qui s'est tenue début octobre au Japon, l'entreprise japonaise ROHM Semiconductor a montré une petite pile à hydrogène destinée à charger des appareils portables. L'entreprise espère vendre ses cellules - qui délivrent suffisamment d'énergie pour recharger un smartphone en deux heures - à partir du mois d'avril de l'année prochaine.

L'entreprise américaine Lilliputian Systems, qui compte Intel comme bailleur, travaille également à la mise au point d'une pile à combustible pour recharger les smartphones et autres appareils portables. En septembre, elle a levé 40 millions de dollars de fonds supplémentaires pour démarrer la fabrication à grande échelle de sa pile. Selon le site web de Lilliputian Systems, l'entreprise prépare activement le lancement d'un système d'alimentation portable nommé USB Mobile Power System.