Le site de vente aux enchères Ebay a annoncé hier qu'il comptait introduire Skype en bourse au courant du premier semestre 2010. Ce changement de statut pourrait constituer une première étape vers une vente complète de Skype. Depuis son acquisition en 2005 pour un montant exorbitant (2,6 Md$), le service de téléphonie par Internet a fait perdre 1,4 Md$ à eBay, ce qui a rapidement poussé la société à envisager une revente. Certes, le nombre d'utilisateurs de Skype ne cesse de croître (405 millions contre 53 millions en 2005), mais le service peine à trouver un modèle économique qui tienne la route, eBay n'ayant pas réussi à créer des synergies entre son site de e-commerce, son outil de paiement en ligne (Paypal) et Skype, comme il le souhaitait au moment du rachat. Selon John Donahoe, DG d'eBay, la société « n'est pas parvenue à suivre le rythme imposé par la concurrence et par les besoins des clients. » Il souhaite qu'eBay se concentre désormais sur son coeur de métier, le commerce électronique et le paiement en ligne. Ebay vient d'ailleurs de revendre à trois fonds d'investissement une autre de ses filiales, StumpleUpon, rachetée en juin 2007 pour 75 M$. Selon le New York Times, les fondateurs de Skype, le Suédois Niklas Zennström et le Danois Janus Friis, aimeraient remettre la main sur leur outil de téléphonie par Internet. Ils auraient contacté divers fonds d'investissement afin de réunir un milliard de dollars et faire une proposition à eBay. Difficile de comprendre les motivations des deux fondateurs, Skype étant considéré par eBay comme un véritable boulet. Si eBay se résout à vendre Skype, il est fort probable que les prétendants ne se précipitent pas au portillon, d'autant plus que le site vient de révéler que Joltid, une société fondée par les mêmes Zennström et Friis, avait mis fin à la licence d'une technologie peer-to-peer permettant de faire fonctionner Skype. « Entrepreneurs dans l'âme » comme ils se qualifient eux-mêmes sur leur blog, Niklas Zennström et Janus Friis ont créé Atomico, un groupe de capital-risque qui a investit dans diverses startups (dont le site français de vidéo participative Seesmic) ainsi que Joost, une plateforme de télévision sur Internet qui a du mal à décoller.