Eric Besson est sur tous les fronts. Après avoir orchestré les Assises du numérique cet été et avant de participer au Grenelle du très haut débit, le 23 septembre prochain, le secrétaire d'Etat à l'Economie numérique vient de présenter ses axes de réflexion censés permettre à l'Union européenne de « parachever i2010 ». Rappelons que l'initiative i2010, adoptée par les 27 en 2005, vise à développer économiquement et socialement les Etats membres grâce à l'IT. C'est, en résumé, le volet technologique de la stratégie de Lisbonne définie en 2000, qui a pour objet de faire de l'Europe l'économie la plus compétitive et la plus dynamique du monde à l'horizon 2010. L'objectif est ambitieux et ne saurait être atteint sans une mobilisation des pouvoirs publics. C'est ce qu'a rappelé aujourd'hui Eric Besson, en ouverture de la conférence 'Parachever i2010 : quels services et réseaux de demain'. Le très haut débit partout, pour tous Aux yeux du secrétaire d'Etat, le développement technologique de l'UE passe en premier lieu par le déploiement du très haut débit, fixe et mobile. Sur ce terrain, affirme-t-il, « l'Union européenne doit au minimum rattraper » le Japon et la Corée du Sud, qui ont pris une bonne longueur d'avance sur le Vieux Continent. Pour cela, les pouvoirs publics devront, outre sélectionner une norme pour le très haut débit mobile, trouver les instruments pour « concilier concurrence d'une part et promotion des investissements et de l'innovation d'autre part. » Cet accent mis sur le développement du très haut débit risque cependant de se concrétiser, comme c'est déjà le cas actuellement pour le haut débit, par des disparités régionales : certaines parties de la population européenne ayant accès à l'information pendant que d'autres en restent exclues. Cette « fracture territoriale des débits » doit être combattue, assure Eric Besson. Le secrétaire d'Etat entend, à cette fin, « initier un débat au Conseil sur la pertinence d'un droit d'accès au haut débit, à un prix raisonnable, sur l'ensemble des territoires européens ». Parmi les pistes étudiées figure l'extension du champ du service universel à la sphère du (très) haut débit.