Certains observateurs spécialisés ont émis l'hypothèse que le réseau social pourrait avaler le navigateur web Opera. Un tel rachat pourrait aussi rasseréner les investisseurs passablement énervés par les conditions de la récente introduction en bourse de Facebook.

Selon une étude réalisée au mois de mars, plus de 168 millions de personnes, une population « en majorité jeune et aimant l'innovation», utilisaient le navigateur internet mobile Opera Mini. En s'emparant d'Opera, Facebook pourrait élargir considérablement son audience dans le secteur mobile. Le réseau social pourrait également exploiter plus d'informations sur les utilisateurs, même quand ils ne sont pas inscrits sur Facebook. Pour l'instant, cette information selon laquelle le rachat d'Opéra par Facebook serait imminent n'est que pure spéculation. Mais, si cela arrivait, Google ferait bien de s'y préparer.

PocketLint rapporte que « selon une source fiable», Facebook est intéressé par l'achat d'Opera Software, l'éditeur du navigateur internet Opera. Accréditant la rumeur, The Next Web affirme que « selon une source très solide », Opera Software serait en pourparlers avec des acheteurs potentiels et qu'actuellement la politique d'embauche est gelée dans l'entreprise, ce qui pourrait effectivement indiquer qu'il se passe quelque chose en coulisse.

Une hypothèse qui fait sens mais inquiète

Apple aussi aurait des raisons de s'inquiéter de ce rachat. En effet, la boutique d'applications en ligne Opera TV Store avec ses apps TV, le navigateur Opera TV optimisé pour les téléviseurs sous Linux et Android, les décodeurs et les lecteurs multimédias, se retrouvaient de fait dans les poches de Facebook avec un impact très significatif. Le réseau social pourrait notamment échafauder un scénario qui lui permette d'atteindre les mêmes utilisateurs sur le web et sur leurs téléviseurs de salons, un sujet qui a suscité pas mal de buzz ces derniers temps.

Une telle acquisition, si elle se produit, serait parfaitement logique pour Facebook. Son PDG, Mark Zuckerberg, a déclaré aux investisseurs que cette année, ses priorités seraient de transformer l'expérience mobile et la publicité de Facebook. Et le rachat du navigateur web Opera serait une bonne façon d'y arriver. Pourtant, de nombreux utilisateurs d'Opera ne sont pas heureux à l'idée que Facebook puisse engloutir leur navigateur bien-aimé. Depuis que la rumeur circule, beaucoup d'entre eux ont vivement réagi à une telle éventualité dans les forums en ligne.

Comme le fait remarquer John P. Mello, Jr. de PCWorld., Opera s'est montré ambitieux dans un marché encombré. Au mois de décembre dernier, l'éditeur a acheté deux entreprises de publicité mobile, Mobile Theory et 4th Screen Advertising afin d'améliorer sa position sur les marchés de la publicité mobile américains et européens. « Depuis son arrivée dans le secteur des navigateurs internet  en 1994, Opera a introduit plusieurs innovations que les utilisateurs tiennent aujourd'hui pour évidentes, comme les onglets, la barre de recherche intégrée et le blocage des fenêtres pop-up. L'éditeur a également introduit côté serveur la compression de page web, une fonctionnalité controversée, intégrée plus tard dans Silk, le navigateur web du Kindle Fire d'Amazon », écrit-il.