Facebook a relevé à la fois le nombre d'actions et l'estimation de prix de ces actions pour son entrée en bourse qui intervient vendredi. La firme va mettre plus de 420 millions d'actions sur le marché au prix de 38 dollars par action. Au plus haut de la fourchette, l'IPO pourrait donc lui rapporter plus de 16 milliards de dollars, sans compter 50 millions d'actions supplémentaires susceptibles d'être mises en vente. S'il est atteint, le prix de ses titres signifierait une valorisation de la société à 104 milliards de dollars.

Avec 900 millions d'utilisateurs, un tel montant signifie que les investisseurs débourseraient plus de 115 dollars par membre du réseau. Pourtant, compte tenu des résultats 2011 communiqués par Facebook, chacun de ses utilisateurs a généré en moyenne un peu plus de 4 dollars et rapporté un peu plus d'un dollar. Des chiffres qui prennent sens si l'on en croit le nouvel adage qui veut que «lorsqu'on accède à un service gratuit, c'est que l'on est le produit vendu».

Quels vecteurs de croissance?

Cette différence entre la valorisation du réseau social et ses résultats actuels pose bien sûr la question de la folle promesse de croissance de Facebook. Et, en la matière, les analystes et commentateurs émettent plusieurs réserves.

En premier lieu, c'est le domaine de la publicité sur ses pages qui fait l'objet de spéculations, puisque 85% des revenus de l'entreprise viennent des annonceurs. Pour l'heure, les ventes de publicité ne rapportent pas beaucoup à Facebook, par rapport à sa taille. Elles croissent moins vite que sa communauté et son taux de click (0,05% selon Wordstream) et bien inférieur à celui de son concurrent Google (0,4%). Le site de réseau social peut accroître ses revenus en augmentant encore la taille de son réseau, en Asie notamment, en augmentant le taux d'utilisation de sa plateforme et/ou en augmentant ce que lui rapporte chaque membre, en Europe et en Asie notamment. En ce qui concerne cette troisième voie, Facebook se trouve face à un choix cornélien juge le site GigaOM: soit elle augmente encore le ciblage de ses publicités au détriment de la confidentialité des données de ses membres et au risque de se faire épingler par les autorités, soit elle cherche à maintenir voire à faire progresser l'utilisation de son réseau en préservant la vie privée des utilisateurs.