Il y a encore quelques mois, Microsoft évaluait à 23,8 millions le nombre d'instances de Windows Server 2003 (WS 2003) en fonctionnement dans le monde sur 11,9 millions de serveurs physiques. Telle est la taille du parc qui a commencé à migrer vers d'autres environnements depuis l'annonce de la fin du support de l'OS prévue pour le 14 juillet. Ce travail titanesque représente une formidable aubaine pour les prestataires de services et les fournisseurs de solutions de migration. D'après une étude de Spiceworks*, les prestataires et fournisseurs devraient avoir capté 100 Md$ issus des budgets IT des entreprises à la fin de la vague de remplacement. Pour arriver à cette conclusion, la plate-forme web a interrogé 1300 de ses membres salariés au sein de sociétés utilisatrices (dont 27% en EMEA) afin de savoir de quelle façon celles-ci prévoient de réagir à la « fin » de WS 2003.

Des migrations encore partielles dans 48% des entreprises

Premier constat, seuls 15% des répondants ont déclaré avoir déjà totalement migré leur parc sous WS 2003 vers une autre plate-forme. Le travail a été partiellement fait pour 48% d'entre eux. Ceux pour qui cela n'est encore qu'un projet sont 28%. Parmi les sondés qui n'ont effectué que partiellement le travail, 76% estiment qu'il sera finalisé dans six mois maximum. Dans la grande majorité des cas (64%), l'OS vers lequel vont se dirigent les entreprises est Windows Server 2012 R2. Windows Server 2008 R2 totalise quant à lui 39% des réponses.

Pour 32% des sondés n'ayant pas encore entamé de migration ou l'ayant effectuée partiellement, mener l'opération jusqu'à son terme prendra au moins quatre mois. Dans les faits, ceux qui l'ont déjà complètement finalisée y ont consacré un mois ou moins dans 46% des cas, et deux à trois mois pour 30% d'entre eux. Quels que soient l'état d'avancement des répondants, ils sont 73% à avoir ou vouloir migrer l'intégralité de leurs serveurs sous Windows Server 2003. Pour 74% des sondés, certaines applications fonctionnant actuellement sous WS 2003 vont migrer vers des serveurs virtualisés. Ils sont aussi 30% à déclarer que remplacer l'OS passera par l'achat de nouveaux serveurs embarquant un système d'exploitation. 12% optent totalement ou en partie pour des solutions hébergées par un opérateur de services cloud.

Les problématiques de sécurité retardent les prises de décisions

51% des entreprises qui n'ont pas encore migré l'intégralité de leurs serveurs n'en ont pas encore le besoin. Elles sont 48% à évoquer un manque de temps et 37% un manque de budget. Un tiers fait également état de problèmes de compatibilité avec des applications déjà utilisées. Celles qui planifient de migrer leurs serveurs après l'arrêt du support de WS 2003 craignent à 85% pour la sécurité de leurs infrastructures. 72% appréhendent aussi des problèmes de compatibilité entre un nouvel OS et leurs applications en place.

Interrogés sur le coût des migrations, les répondants à l'enquête de Spiceworks estiment à 60 000 $ en moyenne le prix de l'opération. A noter toutefois que plus d'un tiers d'entre eux n'ont pas de budgets spécifiques pour abandonner Windows Server 2003 sur tout ou partie de leur SI.


(*)Spiceworks est une plate-forme communautaire qui regroupe plus de 6 millions de professionnels de l'IT et quelques milliers de fournisseurs de solutions informatique dans le monde.