La société Fleury-Michon, créée en 1904, reste un groupe familial centré sur la France. Sa DSI de 40 collaborateurs est centralisée sur son siège en Vendée, même si quelques informaticiens orientés métiers sont parfois détachés sur les sites industriels. Son système d'information a connu plusieurs époques et l'adaptation aux besoins actuels passe par l'installation d'un PGI qui, à terme, sera utilisé par un millier de collaborateurs. Ce PGI doit cependant être adapté aux besoins spécifiques de l'entreprise ainsi que de son secteur d'activité. Cela passe par un arbitrage constant entre le progiciel de base, sa verticalisation et quelques spécifiques.

Comme sa DSI, le système d'information de Fleury-Michon est globalement centralisé, à quelques exceptions près. Aujourd'hui, les postes de travail sont tous des clients légers Citrix qui peuvent, en cas de panne, être remplacés par l'équipe de maintenance industrielle sans intervention de la DSI ou d'un prestataire informatique externe. Cette équipe assure, pour les besoins métiers des usines, un service 7 jour sur 7 et 24 heures sur 24. Les serveurs, au siège, sont tantôt des IBM tantôt des Dell avec une virtualisation VMware systématique.

Trois époques de centralisation

L'informatique de Fleury Michon a toujours été centralisée. Avant l'an 2000, elle était basée sur des développements spécifiques sur AS/400. Puis elle a évolué vers une logique « Best of breed ». Ce sont ainsi pas moins de 30 progiciels différents qui ont été installés, la DSI ayant développé la totalité des interfaçages entre eux. L'intégration a donc été compliquée. Les transferts d'information passent par des batches. Chaque métier ne disposait donc pas à un moment donné des mêmes informations que les autres métiers, les écarts pouvant atteindre jusqu'à près de 24 heures. De plus, les référentiels de données étaient différents, entrainant des écarts pouvant également être difficiles à réconcilier. Au dessus de la trentaine de logiciels métiers, certains utilisateurs bénéficient d'un décisionnel BO qui permet de récupérer et de consolider des informations transverses.

« Avec le temps, la fréquence des incidents a beaucoup baissé en lien avec la stabilisation du système d'information, mais chaque panne devenait à l'inverse de plus en plus complexe et longue à réparer » se souvient Stéphane Lopez (en photo), DSI de Fleury Michon. Deux soucis ont été détectés par la direction de l'entreprise : la maintenance, donc, mais aussi l'agilité. En 2009, la question d'opter pour un PGI du marché s'est donc posée. Outre l'agilité, il fallait que le nouvel outil potentiel assure la même fiabilité que l'ancien ainsi que le temps réel transverse aux différents métiers de l'entreprise. De plus, Fleury Michon voulait être certain d'opter pour une architecture qui serait solide et capable de durer 10 à 15 ans. Du côté de la production, la demande est expressément celle de la stabilité tandis que les utilisateurs administratifs exigent, eux, de l'agilité.

Un PGI adapté

Une fois le choix de base d'un PGI accepté, encore fallait-il choisir le progiciel à déployer. Cela est passé par des phases de maquettage pour convaincre les utilisateurs. Stéphane Lopez indique : « nous avons regardé plusieurs produits. Sage X3 n'était pas assez riche sans beaucoup de développements spécifiques. A l'inverse SAP nous a semblé trop complexe, même dans sa déclinaison pré-paramétrée All-In-One. Microsoft AX nous a semblé bien et nous avons été convaincu par ADAX [Advanced Distribution for Microsoft AX], une verticalisation éditée par le Français TVH Consulting, installée sur une base SQL Server. » Pour l'instant, le décisionnel BO a été conservé. Ses utilisateurs ne voient donc pas la différence. Mais l'implémentation du PGI, avec son référentiel unique par nature, a entraîné la redéfinition d'un vocabulaire commun à tous les métiers.

Le projet coûtera en tout un peu plus d'un million d'euros pour, à terme, un millier d'utilisateurs. « Il n'y avait pas d'écart significatif entre les différents produits regardés, du moins au niveau de l'investissement initial mais il y en avait sur le fonctionnement et la suite des opérations » observe Stéphane Lopez. Le choix d'ADAX a permis un bon transfert de compétences au sein de la DSI. Stéphane Lopez souligne ainsi : « avec ADAX, nous avons été autonomes pour démarrer l'implémentation sur notre unité au Canada mais cela n'aurait pas été le cas avec SAP. »