Principale conclusion de l'étude, la virtualisation des serveurs se répand plus rapidement dans les PME que dans les grands comptes. Le Gartner parlait de 14% de hausse de cette virtualisation en 2012, Acronis et Ponemon parlent de 21% pour les PME. Mais, cette virtualisation est plus faible qu'espérée selon l'étude. 33% des parcs devaient être virtualisés en 2011, c'est tout juste 24% selon Ponemon, ce sera 29% en 2012.

Cette virtualisation des serveurs présente donc des possibilités de croissance importantes. D'ailleurs, 38% des entreprises interrogées devraient faire cette transformation en 2012. Elles le font selon trois critères principaux : améliorer leur efficacité pour 24% d'entre elles, rendre plus flexibles et plus rapides les déploiements dans 20% des cas, réduire les coûts à 18%.

Cette progression de la virtualisation des serveurs ne correspond pas automatiquement à une meilleure protection des données, c'est l'autre grande conclusion. Le tiers des entreprises interrogées n'effectuent pas de sauvegarde de leurs serveurs virtuels aussi fréquemment que de leurs serveurs physiques. Moins d'un tiers, 27%, effectuent une sauvegarde quotidienne, 24% hebdomadaire, 26% mensuelle. Dans 13% des cas, cette sauvegarde est qualifiée d'irrégulière. La France fait partie des mauvais élèves.

Une entreprise sur quatre va migrer

On retrouve ce type de résultats contradictoires tout au long de l'étude. Par exemple, sur le cloud en général. 83% des responsables interrogés expliquent avoir déjà mis en oeuvre une infrastructure basée sur une forme de cloud, en croissance de 13% par rapport à l'an passé. Toutefois, le cloud ne représente que 19% de leur infrastructure. En 2010, remarque l'étude, 30% des entreprises devaient avoir une infra en cloud dans les douze mois suivants, on en est loin. Une entreprise sur quatre, 26%, envisage d'y passer  en 2012. Le retard entre la prévision et la réalité sera-t-il comblé cette année ?

Le chemin est aride. Plusieurs raisons l'expliquent. Les entreprises  éprouvent un manque de confiance envers les fournisseurs du cloud, elles sont 25% en Suède, 23% en Italie et en Norvège, 19% en France, et expliquent ainsi leur absence de migration.

L'étude se concentre également à plusieurs reprises sur les solutions de sauvegarde et de PRA. Une PME produit chaque année 40 To de données nouvelles. Comment maintenir l'accessibilité à ces données, leur sécurité, leur protection ? L'étude a posé 11 questions aux entreprises sur leurs capacités et leurs pratiques en matière de sauvegarde et de reprise d'activité. Un tiers des PME sont encore sous équipées en matière de sauvegarde et de PRA. Et, chez celles qui sont équipées, un tiers estiment qu'elles subiront une interruption d'activité en cas de problème.

Les données virtuelles en danger

Trois domaines d'amélioration ressortent plus particulièrement : l'insuffisance de la documentation sur les procédures et politiques de sauvegarde, la fréquence des contrôles et des procédures en place, le manque de personnel qualifié (un problème récurrent).  Plus grave, le soutien des dirigeants d'entreprise s'effrite, 47% des responsables informatiques interrogés en sont certains. Et pour cause : les budgets n'évoluent pas d'une année sur l'autre. 67% des personnes interrogées ne dépensent que 10% de leur budget sur ces opérations de sauvegarde et de PRA.

La France note l'étude semble toutefois retrouver de la confiance dans ses politiques de sauvegarde, surtout sur deux points : la taille et l'efficacité des équipes dédies, la documentation relative aux procédures de sauvegarde et aux PRA.

(*) Etude nommée Global Disaster Recovery », menée auprès de 6 000 entreprises (deux fois plus que l'an passé) de  13 pays : Allemagne, Arabie Saoudite, Australie, Brésil, Chine, Etats-Unis, France, Hong-Kong, Inde, Italie, Japon, Norvège, Pays-B  as, Royaume-Uni, Russie, Singapour, Suède, Suisse.